trées, une toute autre pratique que parmi I
nous , et le Docteur-régent , le plus accré- I
dite deji facultés les plus,célèbres, y pas- |
serait pour un ignorant; il y seroit même 1
fort embarrasse. .Que dirait-il, en effet, à un |
malade qui ne lui présenteroit que son pouls I
à tâter, qui ne répondrait à aucune de ses I
questions et refuserait de désigner les parties I
du corps ou les douleurs se feraient sentir? I
Si le savant médecin paraissait hésiter a u l
simple battement de fartère, sur la naturel
de la maladie , s’il se permettoit d’interroger |
le malade, s’il vouloit entrer dans de beaux I
et longs raisonnemens , quelquefois aussi I
obscurs pour celui qui les écoute que • pour |
celui qui lps débite, l’on n’en peut douter ,
il seroit éconduit comme un homme sans
savoir , indigne de la-confiance et du nom
de médecin. Que serait-ce s i , constant dans
les principes et l’exeréice de la science,, il I
prescriyoit de ces remèdes si >uSités en Europe,
et que l’on ne prend point par la
bouchp? Les violences Tassailliroieht et-il |
aurait; à s’estimer; heureux si, en s’échappant,
il parvenoit à sauver sa vie. Les Egyp- |
tiens, de même.que lesTmcs, ont ces sortes ;
ife remèdes en horreur’, et la proposition I
d’en I
d’en faire usage est à leurs yeux une insulte
des plus graves. Je me rappelle toujours de
'l ’aventuré du chirurgien françois d’un vais-
seau qui mouilfoit dans un des ports de la
iûâramanié. L ’Âga Turc, commandçint dans
'cet endroit, l’appela. Il souffrait, disoit-il.
fde grandes douleurs à la tête. Le chirurgien
eut fin considération de lui prescrire ce dont
un médecin ne doit jamais parler dans ce
pays. Soudain, le Musulman, irrité de ce
'que, pour guérir un mal de tête, on vouloit
itraiter une partie toute opposée, se jette'sur
son sabré, se lève de son divan, accable le
■Fiançois ¿imprécations, et l’auroit frappé
|de son cimeterre , si on ne l ’eût fait évader.
t De pareilles méprises ne sont pas les seules
Dangereuses dans l’exercice de la médecine
en Egypte. S’il arrive que le malade succombe
a ses maux, le médecin ne doit pas
1> attéhdfe à la même indulgence qui, éloignant
bénignement de lui, en Europe, toute
espèce de reproches, se borne à accuser de
|a mort du malade la nature incurable du
ptal, ou le malade lui-même. Il est considéré
comme un assassin. La famille , les proches
||e la victime, la populace même, toujours
Imposée à se soulever contre les étrangers
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