tee se fait en pilant les fruits avec leurs capsules
membraneuses ; l’on met cuire la pâte'
qui en résulte, avec du miel, du poivre et
de la muscade, et l’on avale de cette confiture
gros comme une noix. Les pauvres qui
charment leur misère par Î’étourdissemenf
que le chanvre leur procure, se contentent
de .broyer avec de l’eau les capsules des
graines et d’en manger la pâte. Les Egyptiens
mangent aussi ces capsules sans aucune
préparation, et ils les mêlent encore avec le
tabac a fumer. D’autres fois ils réduisent en
poudre fine les capsules et les pistils seulement
en rejetant les graines. Ils mêlent cette
poudre avec partie égale de tabac , et ils fument
ce mélange dans une espèce de pipe,
imitation très-simple, mais grossière , de la
pipe à la perSanne. Ce n’est qu’une poix de
coco creusée et remplie d’eau, au travers de
laquelle on aspire une fumée âcre et enii
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vrante. Cette manière de fumer est un des
passe-temps les plus ordinaires des femmes
de la partie méridionale de l’Egynte.
Toutes ces préparations, ainsi que les parties
delà plante qui servent à les faire, sont
connues sous le nom arabe de haschisch }
qui proprement signifie herbe , comme si
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cette jjlante était l’herbe, la plante par excellence.
L ’on trouve du haschisch, dont
la consommation est considérable, sur tous
les marchés (i). Lorsqu’on veut désigner la
plante elle - même , abstraction faite de ses
vertus et de son usage7 on l’appelle bastè»
Quoique le chanvre d’Egypte ressemble
beaucoup au nôtre , il en diffère néanmoins
par quelques caractères qui paroissent constituer
une espèce particulière. En comparant
attentivement ce chanvre avec celui d’Eu-
rope, l’on remarque que sa tige est beaucoup
moins élevée ; qu’elle -acquière en grpsseur
ce qui lui manque en hauteur ; que le port
de la plante est plutôt celui d’un arbuste
dont le tronc a souvent plus de deux pouces
de circonférence , et des branches nombreuses
et alternes qui le garnissent depuis
le pied. Ses Feuilles sont aussi moins étroites
C1) Cette dénomination à?herbe a induit en erreur
M. Niébur. ec Le haschisch est ^ dit-il, une sorte d’herbe
» que M, Forskal, et quelques autres qui nous ont
» précédés en Orient 5 ont pris pour des feuilles de
» chanvre ». (Description de l’Arabie 5 page 5o. ) I l
est néanmoins bien certain que le haschisch des Arabes
n’est autre ch’ose que l’espèce ou la variété dç chanvre j
A
sur laquelle je viens de donner des détails.