l’un étoifc Allemand et l’autre Italien , me
reçurent assez bien.
L ’on ressentit dans la nuit quelques secousses
de tremblement de terre, dont les
habitans de Néguadé furent effrayés. Elles
furent , ainsi que je l’ai appris depuis, également
sensibles à Tahta ; l’on apperçut en
même temps , dans ce dernier lieu, un météore
qui, par la description que l’on m’en a
faite, avoit quelque ressemblance avec un
iris ; il n’avoit pas la même grandeur, mais
l’on y remarquoit la même forme et les mêmes
couleurs. L ’air étoit obscurci par des vapeurs
épaisses, et par la poussière que le Vent y répandoit.
Je reçus du supérieur de la mission de la
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propagande une peau d’hyène (i) fort grande
et bien conservée. L ’animal auquel elle ap-
partenoit avoit été tué dans les environs de
Néguadé même : son nom arabe est dabba.
Il n’est pas rare dans les montagnes et les bois
de la haute Egypte ; il ne s’associe pas comme
le chackal; ses courses sont également nocturnes
, et il s’approche comme lui, des habitations
, mais il y est presque toujours seul,
et jamais en troupes. L ’hyène, aussi carnas-
( i ) Canti Jyycstna* I*. -
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sière que l’ignoble çhackal 3 s’attache de
même aux proies les plus dégoûtantes ; mais
plus hardie, parce qu’elle a plus de force, elle
sait mieux que lui attaquer et saisir,les animaux
vi vans. Elle ne craint pas même quel-
^ \ t . ' V
quefois de se jeter sur les hommes, et il n’est
pas rare que des enfans en soient dévorés.
En ne considérant l’Egypte que comme
cette partie de terrain dont la culture a pu
s’emparer le long des bords du N i l , et qui
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se trouve plus ou mains resserrée entre deux
chaînes de montagnes , l’on pourroit dire ,
avec assez de raison, qu’il n’y existe aucune
espèce d’animaux carnassiers. Mais quoique
ces rochers arides, de même que tes plaines
brûlées et immenses qui les touchent, soient
inhabités et inhabitables,, et semblent par-
là n’appartenir à aucun pays, il est néanmoins
convenu de comprendre, sous le nom
d’Egypte, cette étendue de terre, ou plutôt
de sable, comprise en longitude entre la mer
Rouge et la Lybie, théâtre de dénuement et
de désolation, et séjour redoutable de divers
animaux féroces qui s’écartent quelquefois
de leurs.retraites pour infester les campagnes
dont se compose la véritable Egypte > parce
que c’est la seule où les hommes puissent
s’établir. N 3