.La malle qui le contenoit en a conservé
pendant des années le parfum , et toutes
les fois qu’on l’ouvroit, on en étoit encore
embaumé» J’ai mis quelques personnes à
même de se convaincre de la différence
qui se troüvoit entre ce café et celui
que l’on vendoit en France pour du vrai
Mokka.
En conversant avec Malliim - Poctor,
je lui manifestai le désir de visiter les côtes
de la mer Rouge, et il m’offrit de me faire
conduire à Côsseir avec sûreté. Je me promis
bien de profiter de ses propositidns ;
mais je devois voir auparavant le Scheïçk
Jsmain~^4.bou-Æi. Je lui avois donné ma
parole de l’attendre à Néguadé 3 et j’y retournai
avec mon moine , après avoir été
comblé de civilités par le Copte de Kous>
J’employai le séjour que je fus forcé de
faire à N é g u a d é à receuillir différentes
observations propres à donner des connois-
sances exactes sur les contrées où je me
trouvois. Mes premières, . informations se
dirigèrent vers le point le plus important,
celui qui a été , dans tous les temps , un
sujet d’admiration, la fertilité des terres de
la haute Egypte.
En ceci, comme en tout ce qui s’écarte de
la marche ordinaire, l’amour du merveilleux
est venu mêlerses assertions exagérées. I l :
n’y a point, à la vérité, de pays dans le
monde ou la terre soit plus productive qu’en
Egypte. Cependant, lorsque l’on a porté.son
rapport en; froment à cent, à deux cents, et
même j usqu?à trois cents pour un, ainsi que
des auteurs anciens et modernes l’ont écrit,
1 on. est, aile fort au — delà de ce qui a lieu
communément. D’un autre côté; ceux qui
ont prétendu qu’une mesure de blé , confiée
à la terre , n’en produisoit que dix , sont
restés fort au-dessous de la réalité; J’ai pris
et comparé , a cet égard, les rénseignemens
les plus précis; il en résulte qu’année commune,
la,récolte .du blé rapporte vingt-;
cinq a trente pour un. Et il est important
d’observer qu’il ne s’agit pas ici de compter ,
le nombre des grains dont un épi , produit
d une seule graine , peut, être composé .1;
mais qu’il est question de ja moisson en’ «
, tièré , de la masse de blé qu’elle fournit
dans un canton déterminé ^ en sorte que
chaque mesure semée, donne une récolte;
de vingt-cinq à trente mesures. Dans les'
années extraordinaires que les circonstances
favorisent, la terre ensemencée en blé,