Nil tient le premier rang, ne s’opposoient à
sa multiplication , en dévorant ses oeufs et
ses petits, au moment qu’ils éclosent. L ’on
m’apporta à Kous sept jeunes crocodiles,
sortis des oeufs depuis deux jours:ilsavoient
onze pouces de longueur et déjà des dents
fort aiguës. L ’Egyptien qui les prit, me dit
qu’ils étoient environ cinquante ensemble ;
mais qü’il lui fut impossible de les saisir tous,
à cause de la mère qui étoit survenue, et
qui vouloit se jeter sur lui. Ces reptiles,
déjà si redoutables par leur forme hideuse,
et par leur habitude de la voracité, le sont
\
encore par leur taille démesurée. J’ai v u , à
l’hospice de Néguadé, la dépouille d’un crocodile
de trente pieds de long, sur quatre de
largeur. L ’on m’a assuré qu’il s’en trou voit
dans le Nil, qui avoient jusqu’à cinquante
pieds de longueur.
J’avois vu aussi, à Néguadé, la peau,
9 * l * 4
assez mal conservée, d’uné autre espèce de
lézard, que l’on nomme, dans ce pays,
ouaral (r). Il avoit deux pieds de long;
mais il yen a de plus grands. C’est un animal absolument
terrestre; il ne va jamais dans l’eau.
(l) Le marbré. Lacepède 5 Hist. nat. des Quadrup.
1 » ^ a * A* v • n f EJj
ovipares. Lacerta nilotica. Hasselquitz 3 Iti». pag.
On raconte, à sôn sujet, beauédup de fables,
entre lesquelles il faut peut-être placer l’expédient
qu’il emploie, au rapport de Sicard »
pour traire le lait des brebis ét des chèvres ,
duquel il est très-friand : il saisit fortement,
avec sa longue queue, une des jambes de la
brebis ou de là chèvre , e t , l ’empêchant
ainsi de marcher, il là tète à son aise (i).
Je reçus du Copte Poctoï' un petit sac
rempli de. fragmens de toutes sortes de
pierres brillantes, ainsi que de scories vitreuses,
lesquelles avoient été trouvées dans
les décombres de monumens antiques.' En
me î émettant ce cadeaii, assez péu impor-
tant, Poctor me fit remarquer un petit
caillou rcxid , de couleur jaune obscure, et
parseme de petites taches parfaitement ar*
rondies , d uh blanc teinté de jaüne , et
ayant a leur centre uïi point de la même
couleur que le fônd du caillou*. Sa propriété,
vraie ou süpposeê, de guérir là piqûre des
scorpions le fait rechercher par les Egyptiens;
Mais ce que le Copte possédoit de bien plus
précieux, et qu’il ne me donna pas, étoit un
3n. Forskal , fatraa aegyptiaco arab. pag. ï3. tin.
Syst. nat.
É # ’ »*. mf f jR *
(i) Mém. des Missions d« Levant, tom. V , f . 194.