qu’il se fâchoit, je me laissai conduire dans
la mosquée , et à mon retouï*, je 1 assurai
bien que tout ce qui se débitoit au sujet des
prétendus trésors dont on la disoit remplie,
étoit une imposture , et qu’il n’y en existait
pas un atome.
Je profitai de cette occasion pour faire
quelques reproches au Kiaschef de ce qu il
chercboit à m’enlever mon interprète Syrien.
Dans l’intention d’avoir une explication à ce
sujet, j’avois pris avec moi un jeune domestique
Alexandrin qu i, entendant la langue
Franque, pouvoit , quoiqu’avec peine , me
servir de drogman. Daoud parut tres-surpris;
il envoya chercher le Syrien , qui n’eut pas
la hardiesse de soutenir en face du Kiaschef
ce dont il’m’a voit prévenu lui-même avec
beaucoup de perfidie. En effet, il avoit eu
l’audace de m’assurer que Daoud le désiroit
à son service, et qu’il en avoit reçu, meme
par écrit, les promesses les plus engageantes.
Mais
K iaschëf
appliquer la bastonnade sur la plante des
pieds si je n’a vois demandé sa grâce, que
j’eus de la peine à obtenir, et sous la condition
que si le même homme me donnoit
quelque nouveau sujet de mécontentement,
je l’avertirois , afin, qu’il se chargeât de la
correction.
Dans plus d’une occasion nous avions remarqué
, mes compagnons et m o i, que ce
chrétien de Syrie nous trahissoit. Je venois
d’avoir une preuve évidente de son vil et
dangereux esprit d’intrigue, et je ne tardai
pas à me convaincre de sa profonde scélératesse.
Ce ne fut en effet que -par hasard
que j’échappai à la trame abominable qu’il
avoit ourdie pour me faire périr avec mes
compagnons, ainsi qu’on va le voir dans le
chapitre suivant.