où Tonne eonnoît pas ces machines bruyantes,
Heureux les Egyptiens, s’ils n’avoient pas eu
de plus grands ravages à souffrir de la part
de ceux qui les ont débarrassés d’animaux
nuisibles, qu’ils n’en auroient eu à craindre
de ces mêmes animaux multipliés chez eux !
L ’on a dit que l’hippopotame ne pouvoit
vivre long-temps hors de l’eau (i) ; qu’il ha-,
bitoit le fond des fleuves et qu’il y marchoit
à son aise (2) ; qu’il est entraîné au fond de
la mer par la pesanteur de son corps, et qu’il
ne nageoit qu’à l’embouchure des rivières (3),
etc. etc. L ’on a dit aussi qu’il ne pouvoit
rester long-temps dans l’eau. Enfin, au Cap
de Bonne-Espérance, l’on a assuré à Forster
qu’il ne pouvoit pas y faire plus de trente
verges do chemin (4). H résulte de tout ce
que l’un a dit an sujet de l’hippopotame,
que son histoire naturelle n’est pas encore
fort avancée. Il y a tout lieu ffe présumer
(1) Aristote, Pline y Mat&iole, etc. etc.
(2) Bel Ion , ouvrages ci-devant cités. ■
(3} Voyez une dissertation histr et .physkf.-' stor h
9
preuve cVinnocence ou de crime par l’immersion' 5 par
Pierquin' 7 cuvé de Lorraine y imprimée en rySl.
(4 ) Second voyage du capitaine Gook , traduct.
tome I + page 134.
que des observations plus étendues feront
reconnoitre que l’hippopotame des rivières
n’est pas l’hippopotame de la mer ; que ce
sont deux espèces distinctes , et que c’est de
ce défaut d’une distinction , qui paroît certaine
, que viennent les différences dans les
descriptions et dans les relations qu’on a faites
des quadrupèdes de ce genre. L ’çm pourroit
même soupçonner , avec quelque vraisemmarins
présentés par les voyageurs pour des hippopotames
, ne sont que des espèces de grands
phoques.
L’hippopotame n’étoit pas le seul animal
sauvage qui fût en vénération à Papremis ;
l’ours y a voit aussi sa sépulture ( i ) ; mais
dans le reste de l’Egypte, au rapport d’Hé-
rodote, qui ajoute que cet animal y est rare,
on l’enterroit dans le lieu même où on le
trou voit mort (2). Cependant Pline prétend
# qu’il n’y a point d’ours en Egypte (3). Sans
les témoignages anciens et modernes, qui pa-
roissent positifs, je me rangerois de l’avis de
jp
(1) Paw 5 Recherches philosophiques sur les Egyptiens
et les Chinois , tomé 1 5 page l 52. / ^ i
(2) Liv. 2 , §. 67 5 traduct. du citoyen Lavcber*
(3) Hist. nat. lib. 8 3 cap. 76.