plus dangereux, dans ces régions perdues et
dépeuplées, que les animaux féroces avec
lesquels ils en partagent l’habitation , m’ont
confirmé * sur ce point , le témoignage des
Bédouins.
Je passai seulement la nuit à Néguaâê3 et
j’en partis le 23, à neuf heures du matin,
Quoique Luxor n’en fût éloigné que de
huit à neuf lieues , et que le vent nous fïit
favorable , nous ne pûmes y arriver dans
cette journée, à cause des fréquentes sinuosités
du N il, qui prolongent sa navigation ;
en même temps qu’elles la rendent difficile.
Nous nous trouvions dans des parages extrêmement
dangereux par la grande quantité
de brigands , dont l’unique métier est
de dépouiller les vojageurs , et de piller
les bateaux. L ’on ne pou voit songer à aborder
l’une ou l’autre rive ; je fis mouiller,
pour la nuit, au milieu même du fleuve. Une
grosse pierre servoit d’ancre à mon bateau ,
et une mauvaise corde d’écorce de palmier
y étoit attachée pour grelin. Pendant la
nuit, un habile nageur s’approchoit en fendant
l’eau sans bruit;'nous faisions bonne
garde ; il fut apperçu, et un coup de fusil le
fit.bientôt éloigner avec moins de précautions
qu’il
C 209 )
qu’il n’en avoifc employées pour nager vers
nous., jjf
Le 2 4 , à la poinle: du jour, nous levâmes
le blpc de pierre qui arrêtait notre bateau ,
et nous arrivâmes r à L u xo r , village de la
rivp orientale , bâti spr les ruines de Thèbes.
k ’^Vfl’jap p r it que le prince Árabe Istnaïn
Abou-Alî\, qui faisoit la visite de ses. pos-'
sessions ,„ ¡se ;trouvoit alors ¡campé près d’un
petit, village;, vis-à-yis üw^on Dans la crainte
de ne^.ppuvpij- le, rpjpindr,^, je me hâta* de
traverser le fleuve, afin de voir un homme,
dont la, puissance ejt le . crédit étaient en s i
grande] :réputationrfí ,n ; / :
. Depuis deux jours j’avpis rencontré un
.grand nombre de cigognes ( 1 ) et plusieurs
pélicans.(2). Les habitans de la haute Egypte
appellent ce dernier oiseau, chameau d'eau,
àçause4 e1 la poche membraneuse qu’il porte
sous je bec,, et qui, lorsqu’elle est remplie,
a quelque ressemblance avecles outresplèines
d’eau dont on charge les .chameaux.
Arrivé au camp, je me présentai au Scheick
Zsmi/z. Ç’étoit un vieillard, petit, très-laid,
ejt tout perclus. Je le trouvai sous sa tente
Ardea ç i c o n i a * i, . : ' ;:rr li(j r v
(2) Peleçanus onocrotulus. Ty
Tome l l h * O