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ger beaucoup de viande , à boire force eau-
de-vie , et à se frotter d’huile et de soufre.
D’autres mettent en usage une méthode aussi
simple ; mais plus dégoûtante : c’est de boire
l’eau dans laquelle les femmes se lavent après
leui’S couches. Un homme m’assura avoir été
guéri, par ce moyen, de plusieurs accidens
extérieurs, qui avoient disparu : mais*, en supposant
quë l’on dût ajouter-foi à son ,récit,
il restoit toujours constant que la cure n’a-
voit été que palliative; car Ce même homme
se plaignoit de grandes douleurs dans les
membres, et principalement dans les articulations.
Au Caire, et dans lès autres villes de
la basse Egypte , le traitement a quelque
chose de plus méthodique : l’on prend , pendant
quarante jours, de la décoction de salsepareille
; le régime consiste à ne manger,
pendant le même espace de temps, que du
pain.sans levain, et du miel. Après cela, on
doit boire beaucoup d’eau-de-vie.
J’ai obsërvé'que les fièvres intermittentes
étoient peu communes en Egypte. Quand elles
se manifestent, ce n’est, pour l’ordinaire, que
pendant cinq ou six jours , au bout desquels
elles cessent, sinon elles deviennent fièvres
malignes; • Le nom arabe de la fièvre est
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shone. Les mauvais alimens dont la plupart
des habitans se nourrissent, éngendrent une
grande quantité de vers dans les intestins; les
Egyptiens du Saïd les appellent féîsousé. Il est
peu d’hommes q u i, dans la même contrée ,
ne soient sujets aux hémorrhoïdes : quand
elles sont gonflées et douloureusës, on les fait
ouvrir avec un rasoir. Ce sont les barbiers
qui se chargent de cette opération.
Outre la quantité fatigante de mouches
communes qui tourmentent les hommes et les
animaux dans ce climat brûlant , j’en observai
une autre espèce, très-approchante
de la mouche commune , si ce n’est qu’elle
est plus petite , et qu’elle a le corps entier
très-velu et d’un brun noirâtre , foncé et
luisant. Ces mouches ont été apportées à
mon bateau, dans un panier de fruits.
Une autre espèce de mouches , dont la tête
et le corps sont d’un vert très-clair, avec un
peu de noir à l’extrémité du corps, et quelques
petites raies transversales, de la même
couleur, sous le ventre , se voyoit fréquemment
à Tahtaj je l’ai retrouvée depuis à Ros-
sette ,où elle ne parëît pas pendant l’hiver. Ces
mouches se tiennent ordinairement à terre, où
elles se nourrissent de tout ce qui s’y trouve,