Paul Lucas ( i ) , et l’autre par Granger (2).
Je reçus beaucoup de politesses du Copte,,
vieillard qui vivoit dans l’aisance, et qui
jouissoit d’une grande considération. Son
nom étoit Mallüm- Poctor. Le repas qu’il
nous servit, passoit pour somptueux dans le
pays ; e t , sui vant l’usage, l’eau - de - vie de
dattes n’y fut pas oubliée.
Cokseir j port sur la mer Rouge , est à
trois grandes journées de Kous. Le chemin
qui y conduit se fait à travers le désert.
C ’est la route des caravanes qui transportent
en Arabie les denrées de l’Egypte,
et de celles qui y amènent le café de l’Yér
men. C’est à Kous que la plupart de ce?
caravanes arrivent de Cpsseir. Quelques-
unes vont aussi à Kenné 3 et d’autres à
jBanoub. Si l’on vouloit s’approvisionner de
café excellent, c’étoit dans l’un de ces trois
endroits qu’il falloit le chercher. Une; fois
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qu’il étoit parvenu au Caire, où il descen-
doit par,le Nil, il cessoit d’être pur. Des
marchands l’y attendoient pour le mêler
avec du café commun de l’Amérique. A
Alexandrie, il éprouvoit encore un nouveau
( 1.) Voyage fait en 1714 3 iora. I I 5 page a.
(2) Voyage fait en Egypte en X730 r gage 43*
( 219 ) ■
mélange entre les mains des facteurs qui H
l’expédioient à Marseille où il ne rnanquoit H
guère d’être encore altéré. En sorte que le Éj|
prétendu café Mokka que l’on prenoit en ®
Fraçce , n’étoit souvent que celui des co- |,l||
lonies d’Amérique, mêlé avec un tiers, et 11
rarement avec la moitié de véritable café i |
de l’Yémen. Lorsque j’étois à Kous > les I
çent livres pesant de ce café , pur et de È|
première qualité , y coutoient quatorze se- |i|
quins et demi d’Egypte, c’est-à-dire -, cent î||
cinq francs de notre monnoie , ce qui le i l
faisoit revenir à vingt-uri sous la livre. i l
Si à ce prix de premier achat, l’on ajoute I
celui du transport au Caire , lea droits i l
qui s’y payoient, les frais de chargement ||1
et de déchargement, ceux de transport à fft
Alexandrie , le nolis jusqu’à Marseille , les ¡1
droits, exorbitans et arbitraires auxquels cette |H
denrée y étoit soumise , puisque son entrée #11
en France étoit prohibée ; si, à toutes ces |H
dépenses l ’on joint encore les droits de corn- H
mission et le prix du roulage , comment i l
étoit-il possible de croire que l’on eût à M
Paris du vrai café Mokka, à raison'de six É|
francs la livre ? J’ai rapporté un sac de
cette graine parfumée du cafier d’Arabie. ill
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