lieues. C’est ün assez gros lieu sur le bord
occidental.
Nous en partîmes le 30, pour arriver le
soir à un autre bien bâti, du même côté,
et qui s’appelle Senon-Seni. Le vent, du
nord étoit assez fort, et l’atmosphère sombre
et chargée de vapeurs. Un vol innombrable
de canards passa près de nous dans cette
journée.
J’observai à Senon-Seni la manière dont
les femmes y vont faire leur provision d’eau
dans le Nil. Elles ne peuvent être plus chargées;
elles portent trois vases de terre; l’un
très-gros, sur la tête ; le second moins grand,
et soutenu par une corde qu’elles se passent
sur le front, descend le long du dos; enfin,
le troisième plus petit, est posé sur l’épaule
gauche, et maintenu par la main droite.
Le temps s’éclaircit le 31, et une jolie
brise du nord nous porta bientôt à Miníete
La même chaîne de montagnes dont je.viens
de parler , suivoit la rive du Nil qui regarde
l’Arabie. Coupée d’aplomb, elle paroissoit
comme une haute muraille que l’on aurait
soustraite à dessein.
C H A P I T R E X L .
M i n i e t . — B a r d a c k s .— V i l l e a n c i e n n e .
— M a n i è r e de r e m e t t r e l e s M em b
r e s c a s s é s . — P l u ie e t c o u p s d e
VENT. — ScHËICfK A b ADÉ.— ANCIENNE
v i l l é d ’A n t i n o ê . — C a t a c o m b e s . —
M e l l à v o u i . •— M o n t a g n e d ’A b o u -
FEDA. — MANFELOUT. — CoÜVENT DE
l a P o u l i e .— G r a n d b a t e a u . — ■ Si o u t .
— C h a c k a l . — G r o t t e s d e s M o n t
a g n e s . — O i s e a u x d e Si o u t . ,
S i la rivé orientale du Nil présente, dans
cette partie de la haute Egypte, un aspect
affreux par ses sables et ses rochers arides,
celle de l’occident attire les regards par ses
campagnes en culture et ses nombreuses habitations.
Parmi celles-ci, Miniet mérite
d’être distinguée* C ’est une petite ville assez
jolie ,, si on la compare aux autres lieux
du même pays. Des rues étroites où l’on
marche dans^a poussière, des maisons bâties
en briques crues et liées avec de la terre,
des constructions maussades et irrégulières