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ceaux d’architecture brisés et renversés*
Sur le revers de la montagne qui termine,
vers l’orient, l’ancienne enceinte d’Antinoë,
l’on distingue une grande quantité d’ouvertures
pratiquées dans le rocher. Ces espèces
de grottes étoient sans doute des
lieux de sépulture, des catacombes. Il y
en a de semblables dans toute la Thébaïde,
principalement aux environs des grandes
villes, le long des deux chaînes de montagnes
dont le Nil est bordé et quelquefois
resserré. Les habitans, trop grossièrement
ignorans pour concevoir les moyens que les
arts fournissoientàleurs ancêtres, attribuent
ces excavations aux démons» La superstition
produit des effets semblables sur les caractères
.les plus opposés, car le missionnaire Vansleb
paroissoit partager l’opinion des Egyptiens
actuels ; il lui sembloit également impossible
que les hommes eussent creusé de pa-
réilles cavités ; mais il ajoute a sa pensee,
le pieux adoucissement de croire que les
diables ont été forcés à devenir d’aussi bons
ouvriers par des exorcismes (i). D’un autre
côté, la légende chrétienne ne voit dans
l’immense quantité de grottes des montagnes
( i) Nouv. Relation d’Egypte, pag. 384. .
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de la Thébaïde * que les retraites solitaires
de saints hermites dont la fainéantise étoit
mal déguisée par la contemplation .' mot sonore,
mais vide de sens, lorsqu’on l’ap-
plique a la vie de ces sortes de gens. t*
• La inosquée du village qui est près d’An-
tinoë,. et dont l’aspeet et la population font
un contraste si marqué avec les superbes édi--
lices et l’urbanité de l’ancienne ville bâtie par
t; -Adrien; renferme lé' tombeau et les reliques
Î d un saint qui a donné à cet endroit sôri nom'
de Scheick Abadé. Mais ce qui est vrai-
! ment plaisant ; c’est que tandis que les Mahométans
considèrent ce saint comme un zélé
partisan de l’AIcoran, les Chrétiens le re-
■ ind iquent et le vénerent comme un de leurs
I evêques qui reçut les douloureux honneurs
I du martyre, à U s in é (t).- Mais c’est assez
I s’occuper des chimères absurdes dont les
I hommes de tous les temps et de tous les
J lieux .ont été le jouetl .
I I Nous nous éloignâmes du rivage jadis
I fortuné ; aujourd’hui désolé, de la ville
i 4’Antinéiis. « Nous mouillâmes en face de
I Mellavoui y à trois lieues de Sheick Abadé
I MeUavouv est une petite ville d’assez belle’ I ‘ (I> y aè5leB ; B0DV. Relation d’Egypte, page 387.
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