minutieuses (i). Ces maladies des choses inanimées
, qui servoient uniquement à former
les Juifs aux détails de la propreté, ont disparu
de l ’Orient avec le peuple sale pour lequel
elles avoient été imaginées.
Les hommes à cheveux et à poils roux
sont assez rares dans le Levant comme en % .
Egypte. Mais cette couleur n’est point une
indication de la lèpre, ni un motif pour la
faire soupçonner, ainsi que quelques personnes
l’ont pensé (2). Ce n’est pas dans
le Levant, et particulièrement en Egypte,
que l’on pousse l’attention aussi loin , puisque
, dans la dernière de ces contrées, les
lépreux , quelle que soit la nature de leur
maladie, ne sont jamais séquestrés, et qu’au
%
Levant on ne songe à les éloigner et à les enfermer
dans des enclos hors des villes qu’au
moment où la lèpre est déclarée , et qu’ elle
est évidente à tous les regards. D’un autre
côté, quelques Arabes de l’Egypte se teignent
la barbe, d’une couleur rougeâtre ,
avec la poudre de henné3 et l’on pense bien
que si l’idée de la lèpre étoit inséparable de
4 * N*
la teinte rouge de la barbe , ils ne se sou-
(1) Eevit* cap; i 3 5 v. 47 et seq.
(2) Ouvrage cité, quçt. 28.
( 127 )
cieroient pas de faire croire qu’ils sont attaqués
d’une maladie aussi rebutante.
_ C’est mal connoître les Arabes et les
Egyptiens que de penser, comme Michaëlis,
d’après le sentiment d’un médecin Allemand,
qu'afin d’écarter le soupçon de lèpre, ils
ont rendu universelle la couleur qui peut
le faire naître. Les roux 3 ajoute-t-il, auront
introduit cette mode 3 en se fardant
les premiers apec du henné pour déguiser
leur rousseur. C’est ainsi que les mouches
3 employées d'abord pour cacher les
boutons 3 sont peu-à-peu devenues une parure.
J e penche à croire que c'est ici la
vraie solution de la difficulté (i). Tous ces
raisonnemens, accumulés dans le cabinet,
viennent se briser contre les faits. L ’Egypte
n’est pas le pays des modes ; la frivolité n’y
dicte pas journellement de nouveaux usages,
des changemens continuels dans les costumes.
Les vêtemens, les habitudes y sont
les mêmes depuis des siècles. Leur variation,
qui est une marque de la légéreté du caractère
, n’entre pas dans celui des habitans
d’Egypte. D’ailleurs, il s’en faut de beaucoup
que la coutume de se rougir la barbe
(1) Ouvrage cité, quest. 28.