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est colorée d’un beau rouge de safran, mais son
odeur forte est désagréable. Séchée, elle s’envoie
en Europe. On la désigne dans le commerce
du Levant, par le.nom de safranum.
La culture du carthame est une des plus
productives de l’Egypte : elle y occupe des
plaines entières et l’on en èxiportoit une grande
quantité de safranum qui étoit achetée par
les commerçans d’Europe. Sous un ciel chaud
et pur, les fleurs acquièrent en peu de temps
la vivacité de la belle couleur qui les distingue
, et des pluies ne viennent pas la ternir :
dans nos pays septentrionaux les pluies, au
contraire, seront toujours un inconvénient
qui s’opposera à la culture du carthame ; ce
n’est pas qu’elle n’y réussirait, car depuis
.plusieurs années, je cufbive cette plante dans
un coin de nos départemens les ¡plus froids ,
celui de la Meurthe, mais sans aucun profit,
du moins par la récolte des fleurs. En effet,
la pluie- la plus légère suffit pour les salir
ou les faire tomber et pour en perdre la
récolte. Le climat de l’Egypte lui convient
parfaitement, et c’est une branche importante
de commerce fpour la nouvelle colonie.
Nous nous remîmes en route le .26, en
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nous faisant toujours remorquer, le
continuant à souffler du sud. Nous em>*
ployâmes la matinée entière à parvenir jusqu’à
Bous ch , bourg à un quart de lieuè
de la rive occidentale, sur laquelle il se te-
noit, au marnent de notre passage, un man-
,ché considérable en bestiaux et en denrées.
■ Nous éproü vâm es à 3 o u sch ,n ti d eces co ups
•de vent du midi si fameux dans ces contrées*,
et en même-temps si dangereux. Maiheur
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à ceux qui se trouvent engagés dans les immenses
solitudes sablonneuses dont l’Egypte
est bordée!L’intrépidité n’esttâlors d’aucune
ressource, et les armées les plus valeureuses
pourraient y être accablées par les ¡nuages de
sable que le vent chasse avec impétuosité ,
et y périr étouffées et de la mort du désespoir,
L ’ât m os phe r e é t oi fc emb ra sé eet e n-même-
-temps obscurcie par des tourbillons de pous>
sière. L e thermomètre de Réaumur mar-
quoit vingt-sept degrés. Les hommes et les
t ^ • • 4 f , k_ .* . • ■ H * . . • f~ , ® t j T r 1 % v
animaux ne respiraient plus que des vapeurs
enflammées et mêlées d’un sable fia
-et chaud. Les plante^ se desséchoient; toute
-la nature vivante-étoit flétrie.1
memé
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