vogue chez les médecins d’Egypte, est la
bruIure sur les parties malades. Cette sorte
e cautérisation est la base de la médecine
des peuples de fOrient. Elle étoit connue
des Grecs anciens, et leurs médecins la pra-
tiquoient, et la nommoient brûlure arabique-
mais ils' en usoient avec beaucoup de mé-
nagemens, et entre leurs mains , c’étoit un
remède de grande vertu. Les. Egyptiens se
servent d’un moyen aussi violent en toute
occasion, et sans égard aux parties où on
1 applique. J’ai v u , par exemple , un homme
duquel1 on avoit brûlé, avec un fer rouge,
les cils et une partie des paupières ,. afin,
de le guérir d’une inflammation aux yeux.
Un autre qui étoit attaqué d’un mal d’es-
tôma'c, avoit été soumis à une cruelle, opération.
On lui avoit appliqué sur le creux
de l’estomac, et vis-à-vis sur le dos, un fer
rouge de la grandeur d’une pièce de 6.francs.
Mais le médecin bruIeur avoit eu’ vraisemblablement
la, main trop pesante; car l’estomac
et le dos du malheureux é toi eut ouverts;
en sorte que son corps étoit, pour ainsi dire,'
percé à. jour. La grande chaleur et le défaut
de pansement sur ces blessures, les ayoient
fait dégénérer en ulcères, sordicl.eset plus
. dangereux que le mal d’estomac. Un homme
attaqué d’une maladie de poitrine , l’a voit--
toute couverte de plaies à l’extérieur; et un
hydropique qui s’adressa à moi, jaortoit inutilement
sur le . ventre plus de cinquante
plaies, faites par les cautérisations du feu,'
et de la largeur d’un écu. '
Il n’est pas étonnant que les Egyptiens,
avec leurs trois divisions des maladies , se
trompent souvent sur la nature de celles
dont ils sont affectés. Un officier .de Ma-
rueloucks, jeune et joli homme, f vint me
consulter. Il étoit tellement empoisonné par ■
ce mal terrible, fort répandu dans ces cou- j
trées , et qui corrompt les sources de la
vie, qu’il avoit perdu presqu’entièrement le
moyen de la propager. Son état étoit affreux.- *
J,e lui fis çonnoître quel étoit sou mal; mais
il se fâcha beaucoup ; il ufç soutint que je-
me trompons et que ce n’étoit autre chose
que de la bile, f
Quelquefois l’exercice de la médecine
me proçuroit des révélations et des propositions
extraordinaires., Je reçus la visite
d’un homme riche de Si ouf. Il me tira à
part avec beaucoup de mystère. Il souffroifr
impatiemment la présence de mon inter