environnées d’eau, semblent * aVec'Ies arbres
qui les entourent, autant d’îles verdoyantes
, qui flottent sur la surface d’un
bassin tranquille. A l’orient, des montagnes
arides, des masses de roches amoncelées,
et consacrées à une éternelle stérilité, pré-
senteroientune rebutante uniformité, si quelques
unes de leurs coupures n’offroient à la
vue, des hameaux placés de distance en distance
, et des espaces de terx’ains couverts
de plusieurs espèces de plantes, particulièrement
de cannes à sucre, dont la couleur,
verte et agréable, flatte la vue.
; Nous passâmes devant Feshné, bourg de la
rive occidentale , qui donne son nom (Dsjé-
bel Feshné 3 montagne de Feshne) à une
montagne moins haute que celles dont je
viens de parler, mais plus longue : elle rend
aussi la navigation plus dangereuse , parce
qu’ayant éprouvé quelque commotion , plusieurs
blocs de roche s’en sont détachés, et
ont roulé dans le fleuve.
Le premier septembre, un calme absolu
nous“ retint toute la journée devant Bébé ;
nous en partîmes le deux. La chaîne de
montagnes de Feshné, qui s’étoit abaissée
en collines de sable, se relève, un peu audessous
de Bébé } et forme un cap très-haut
et arrondi, qui gêne le cours du fleuve : on
le nomme montagne d’’Abounour3 du nom
d’un saint dont on voit la sépulture sur le
plateau. Nous laissâmes Benisouef, sans
nous y arrêter. Ici , les eaux du Nil s’éten-
doient au loin , et formoient une grande
nappe d’eau , au-dessus de laquelle des habitations
et des pièces de terrain en culture
paroissoient surnager.
Devant Bousch, la chaîne de montagnes
de l’orient s’arrondit en une pointe avancée,
et plus exhaussée que les portions voisines
de la même chaîne. Cette pointe est blanche,
particulièrement dans les endroits que le
cours de l’eau a usé , et où sa surface est
d’un blanc éblouissant. On la nomme Dsjébel
Gujpsé ( montagne de plâtre ). On en tire,
en effet, beaucoup de plâtre, qui se conduit
au Caire , dans des barques longues , fort
bien construites, et ne portant qu’une seule
voile carrée.
A l’approche de la nuit, le bâtiment fut
amarré en face d’un village , appelé Meir
moum 3 bâti à quelque distance de la rive.
Je vis des pélicans raser la surface de l’eau i
et je remarquai que le vol de cet oiseau est