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fruits, débris d’alimens, excrémens, etc. etci
L ’on voit aussi fréquemment , dans la
haute Egypte, une belle espèce de mouches
ichneumones, qui ne paroît, dans la basse,
que pendant l’été. Les unes -sont d’un bleu
et d’un violet à reflets dorés et éclatans, et
les autres, d’un vert doré brillant. Un aiguillon
, fort et long, déborde l’extrémité du
ventre. Ces beaux insectes, que j’ai vus encore
à Rossette, dans la belle saison seulement
, entrent dans les maisons, et se logent
dans les petits trous des murailles et du bois.
Lorsqu’on les prend, ils répandent, en très-
petite quantité, une liqueur qui a l’odeur
du soufre.
Un soir, sur la terrasse d’une maison voisine
de celle que j’habitois, j’entendis des
cris lamentables , qui se prolongèrent pendant
plus d’une heure. J’appris que la douleur
les arrachoit à une femme qui venoit
d’être piquée par un scorpion. Il s’agissoit
d’une femme , et cela suffisoit pour que je
ne pusse obtenir d’autres détails sur les suites
de cette piqûre. '
Dans cette saison, de petits lézards, de la
plus grande beauté, se tenoient, de. préfé-
rence , sur les bords du Nil et des mares
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d’eau. L ’or et l’azur brillent en bandes longitudinales
sur leur corps entier, et leur
queue est du plus beau bleu céleste. Ces
jolis lézards approchent aussi, mais rarement,
des habitations. J’en vis un sur un mur de
la maison où je logeois, à Tahta. La grande
chaleur est nécessaire à leur px’opagation;
en effet, je n’en ai jamais rencontré au nord
de l’Egypte. Il paroît que les Egytiens ont
quelque ménagement pour ces petits "animaux;
car, cherchant à en attraper quelques
uns , avec un bâton , sur la rive , les
matelots de mon bateau me retinrent à diverses
reprises.
J’avois congédié le kanja qui m’ayoit
amené à Tahta. Pour continuer ma route,
j’attendis que quelque bateau abordât dans
les environs. L ’on m’avertit qu’il s’en trou-
voit un à Scheick Zeineiddin , petit village
sur le bord du Nil, un peu au-dessous de
Tahta. Je m’y rendis ; et je fus effrayé de
voir quel étoit l’arrangement du bâtiment
sur lequel j’allois m’embarquer : c’étoit une
de ces grandes barques que l’on appelle
mas ch. Son chargement étoit en blé pour
l’approvisionnement du Caire ; mais il étoit
si chargé, qu’il enfonçait jusqu’à fleur d’eaux