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et on les suit en foule. Là marche est ouverte
par des hautbois et des cymbales; viennent
ensuite- plusieurs -drapeaux de soie de
différentes couleurs. Il y en a de blancs et
•bordés de rouge ; d’autres sont noirs ou verts,
avec une bordure blanche. Au milieu de tous,
lé nom de Dieu et la profession dé foi des
Musulmans sont empreints eh caractères arabes.
Des prêtres, chantant dés passages de
l’Âleoran , les entourent ; derrière eux un
homme marche chargé d’une espèce de tabernacle,
orné de briîians et de banderolles,
et renfermant sans douté le livré sacré : il
précède le groupe des eirbonèis, derrière lesquels
on conduit un ou plusieurs chameaux,
portant une paire de timbales , dont un bassin
est beaucoup plus petit que l’autre, et
dont le son et le mode sont très-monotones.
Dés femmes qui terminent la marche mêlent
sans cesse à la musique bruyante des îns-
trnmens, un son aigu qu’accompagnent de
longs roulemens dé la langue, et qui est le
cri de joie des Egyptiens.
Il arriva, durant mon séjour k.Siout, une
chose que l’on regardoit comme extraordinaire.
C étoit de la pluie y si rare dans la
partie méridionale de d’Egypte , que l’on
peut
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peutdire,presquesans crainte de se tromper,
qu’il n’y pleut jamais. Cependant le i5 avril
1778, par un grand vent du ?ud, le tettipa
fut couvert pendant la journée entière , et
de temps en temps il tomba un peu de pluie ;
mais le soir il fît un orage, avec une pluie
averse, et accompagnée dféclairs et de quelques
coups de tonnerre.
JDaoudKiaschef, commandant de Sioui}
celui qui avoit voulu éprouver mes talens
en medecine , dont il avoit conçu une haute
opinion, s’étoit imaginé que je devois me
mêler aussi de magie , et que les trésors
les mieux enfouis, ne pouvant résister aux
charmes de mon art, sortaient des lieux les
plus sècrets, pour entrer dans ma poche.
Le Mamelouck étoit fort envieux de partager
au moins les profits immenses que de-
voit me procurer une aussi belle science.
Une mosquée de la ville passoit, dans l’esprit
des habitans, pour renfermer de grandes
richesses cachées à tous les yeux ; il nie fit
appeler en secret, et m’engagea à me rendre
dans ce temple , afin de découvrir, par nies
sortilèges, l’endroit où se trouvoit l’or que
nous devions partager. Tout ce que je pus
dire pour le détromper fut inutile, et voyant
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