hn falsoîÉ désirer de changer de méthode,
et il me chargea de lui fournir quelqu’autre
ingrédient qui produisit un effet semblable,
en exceptant toutefois le vin et les liqueurs,
pour lesquels il a voit une répugnance invincible.
' ^ ; ' v
Après que le prince m’eut déclaré ses intentions,
il reprit le cours de ses affaires , et
je me retirai à l’ombre des arbres d’un bosquet,
au milieu duquel sa tente étoit placée.
J’y fus bientôt entouré de cés gens qui, en
Afrique, comme en Europe/s’attachent aux
pas de ceux qui paroissent jouir de quelque
feveur auprès des grands. L ’on me servit
un grand dîner, pendant lequél je ne ' manquai
ni de spectateurs / ni de flatteurs, et
j’avois bien l’occasion de jouer l’homme important
et à protection. Mais je pensois à
tout autre chose qu’aux imbécilles personnages
dont j’étois ennuyé; les obligations
qu’Ismaïn m’avoit imposées ne me sortoient
pas de l’esprit : je ne me sentois pas le dbn
des miracles, et il en auroit fallu pour le
satisfaire. Je résolus de fuir des fonctions
délicates , et que je n’éfois pas en état de
remplir. Après son dîner, le prince s’endormit,
et je profitai de cet instant pour repasser à
( )
Luxor, où un Copte catholique, que j’avois
vu à Nkguadé , m’a voit déjà accueillie *
A son réveil, le prince pensa malheureusement
à moi : il crioit de toute sa forces
fen hakïm ?fen hakïm l ( où est le médecin ?
où est le médecin ?) Lorsqu’il eut appris que
j’étois à Luxor , il me dépêcha, un émissaire*
chargé de me dire que Mourat Bey m’ayant
envoyé vers lu i, je ne devois pas songer à le
quitter, et. que, dès ce moment, j’étois son
médecin. Ce message étoit accompagné de
l’ordre de me disposer à partir le lendemain r
pour suivre ïsmaïn dans son voyage.. Des
moutons et des provisions de toute espèce
suivoient le messager, et me furent présentés
de la part de mon illustre et bizarre
ma lade.
Je me trouvai fort embarrassé r il falloit
me décider ; et il eût été imprudent de mé
refuser aux volontés d’ïsmaïn. Pour gagner
du temps, je lui fis répondre que j’étois disposé
à le Suivre, mais puisqu’il devoit passer
à Néguadé sous peu de jours, je le priois
de me permettre de l’y aller attendre, parce
que j’y serois plus commodément qu’ailleurs y
ayant besoin de prendre quelque repos. L e
même messager me rapportai© consentement
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