me força de m’y-établir. Il pourvut avec
beaucoup d’attention à tous mes besoins ,
et il me promit de venir me voir souvent.
Cette maison est vaste et bien distribuée, j
" au-devant est une grande cour fermée. A
1 exception d’un portier, personne ne l’ha-t
bitoit. Nous ne pouvions être mieux logés,
ni en même temps plus tranquilles et plus
en sûreté , la maison d’un K ia s ch e f étant
un asyle respecté.
Je n’avois pas lieu d’être content de l’équipage
de mon bateau. Ayant d’ailleurs le projet
de passer quelque temps à S io u t, je congédiai
le reis. Il fit comme tous les mauvais
serviteurs, qui se plaignent sans cesse des
services que l’on exige d’eux, et qui font
des instances pour les continuer, lorsqu’on
semble entier dans leurs vues en les renvoyant.
Siout est une des plus grandes villes de
i’Egypte supérieure. Elle est bâtie à un quart
de lieue au couchant du Nil, sur une hauteur
artificielle, et près d’une montagne es-.
çarpee. Un canal y conduit les eau?c du fleuve j
on le traverse sur un assez beau pont gothique
, à trois arches et en pierres de teille,
position est la même que celle de l’an*»
cienne ville de LycopoJis (i) où l’on hono-
roit, comme un animal sacré, non pas le
loup, car il n’y en a point en Egypte, mais
le chackal3 qui paroît avoir été clairement
désigné par Hérodote, lorsqu’il dit que les
loups de ce pays ne sont guère plus grands
que les renards (2). Il ne reste plus de doute
quand on lit le passage d’Eusèbe (3) cité par
le citoyen Larcher, dans ses Notes sur la
traduction d’Hérodote. « D’autres disent
» que les Ethiopiens ayant fait une expé-
» dition contre l’Egypte, lurent mis en
» fuite par une grande multitude de loups,
». et que cette aventure donna occasion de
99 nommer Lycopolite, le nome ou cela ar-
» riva ». L ’on sait en effet, que le naturel
des chackals est de se réunir en grandes
troupes.
Je me présentai au K ia s ch e f commandant,
nommé Daoud, avec les lettres de
(1) Pokoke a cru que Siout étoit l’emplacement
d’Àntæopolis, quoique Ptolemée Tait marquée sur la
rive orientale. M-. Bruce ( Voyage aux Sources du Nil )
regarde Siout cpmme bâtie des débris de l’ancienne cité
à’isiu, . .
(a) Livre 2 , 6y, trad. du citoyen Larcber.
(3) Prepar. evangel.lib. * , tanu I , pàg. 5o, B. G*