troupeaux de l’Egypte; celles que je vis à
Kous avoienfc été amenées à Poctor comme
des animaux curieux.
Un pays dont l’étendue est toute en latitude,
dont le climat, le sol, les hommes
mêmes , présentent des nuances sensibles,
doit naturellement contenir des productions
modifiées par- la différence des situations.
Cette impression d’une température plus ou
moins chaude, de la sécheresse ou de l’humidité
se fait aussi remarquer sur les animaux
que l’homme r s’est appropriés. La plupart
de ceux- du même genre que l’Egyptien
nourrit ne sont pas les mêmes au Nord et
au Midi. L ’on a vu que la race des brebis
de la basse Egypte est celle qui est remarquable
par la largeur de sa queue et que l’on
connoît sous le nom de brebis de Barbarie
(i). Du mélange de cette race avec celle
de la brebis commune, mélange assez ordinaire*
parmi les animaux de ce genre, vivant
en domesticité dans les pays chauds, il en
est résulté une raee intermédiaire et répandue
en Turquie, en Grèce, en Provence
, etc. ete. etc.
Au-dessus du Caire, l’on ne voit plus les
(i) Voyez la-page 77 du tome IX de cet ouvrage.
mêmes béliefs, ni les mêmes brebis que
dans la basse Egypte. La raee en est plus
forte et plus grande« Ces animaux y ont la
tçte proportionnellement plus grosse, et la
queue plus large ,! plus aplatie à la partie supérieure
, et nue, en-dessous, sur la moitié
4 e sa longueur. Un large fanon leur pend
sous le cou ; leurs cornes sont courtes et recourbées;
leurs jambes sont moins hautes,
proportion gardée, que dans les autres races 5
et les testicules des mâles traînent quelquefois
jusqu’à terre. Une toison épaisse les
charge. Quand on les en dépouille, on ne
tpuche pas à la laine tje la tête, qui en est
bientôt reequverte jusqu’au bout du museau.
Cette espèce d’ample chevelure frisée , à
travers laquelle ils voient à peinç, Iqur donne
une physionomie tout-à-fait singulière. Leur
couleur la plus ordinaire est le brun tirant
sur le rougeâtre, dont la teinte s’éclaircit,
à mesure qu’ils avancent en âge. Quelques-
uns sont noirs, et d’autres d’un hlanc jaunâtre
«
Quoique ees animaux deviennent d’une
grosseur étonnante, leur voix est trèsToible,
et leur bêlement est rare : ils sont, du çeste,
d’une pétulance extrême. Les béliers se