tiens et des Arabes que de leur supposer
même le désiu de ces baisers amoureux.
Ces peuples ne sont rien moins que galans,
et les tendres préliminaires du plaisir leur
sont'étrapgers. Il est difficile d’ailleurs de
baiser la bouche d’une femme à travers un
anneau qui, traversant une des ailes du
uez, pend nécessairement à côté de la
bouche.
Vansleb, que Buffon cite encore, dit que
les femmes des villages et du peuple dés
villes de l’Egypte ont les yeux vifs, la taille
au-dessous de la médiocre, la manière dont
elles sont vêtues point du tout agréable, et
leur conversation très-ennuyerfee (1). Que le
bon père se soit ennuyé dans la compagnie
des Egyptiennes que sa profession de missionnaire
lui a sans doute procurée , cela
n’etonne, pas , quand l’on sait combien ces
femmes sont éloignées de nos connoissances
et de toute espèce d’éducation ; qu’il n’ait
pas été content de leur vêtement „^quoique
léger, frais et commode, chacun a son goût;
mais que le révérend les* ait trouvées de petite
stature, c’est une erreur dans laquelle
( 1 ) Buffon , Hisf. nat. de l’Homme ; et Vansleb,
jNqhv. Relation de fEgypte,
il est tombé. En effet, les Egyptiénnes ont,
généralement parlant, la taille aussi haute
que les Françoises. Il est vrai que Vansleb
étoit Allemand , et que les femmes de cette
partie de l’Europe sont, pour l’ordinaire,
grandes et minces. Les Egyptiennes ne sont
ni si grandes ni si bien faites.
Il n’est pas ordinaire de rencontrer la
jalousie sans l’amour. Les femmes de la
haute Egypte, qui n’aiment ni ne sont aimées,
sont néanmoins quelquefois atteintes
d’une fureur jalouse , lorsqu’elles s’apperçoi-
vent que leurs maris ont quelque prédilection
pour d’autres femmes, prédilection assez
commune , et pour laquelle le physique est
tout, et le coeur jamais rien. L ’orgueil
offensé fait de grands ravages dans des ames
brûlantes et qui ne connoissent de l’amour
que ses emportemens. Dissimulées autant
que cruelles, elles font passer un poison
lent et mortel dans le sang d’un époux
infidèle. L ’on voit journellement des exemples
d’une vengeance que le délire d’une passion
amoureuse ne pourroit même rendre
excusable. Leurs coups sont médités dans
le silence, et elles savourent froidement et
à longs traits, l’affreux plaisir d’arracher