des catholiques de ce canton. Sa quête a voit
été bonne , et il chargea mon bateau des
contributions pieuses qu’il a voit levées. Nous
arrivâmes à Néguadé le 26 juin , à neuf
heures du soir, et mon compagnon séraphique
me conduisit dans son habitation, où jé
m’établis pour quelques jours.
Nous étions à l’époque de l’accroissement
du Nil : ses eaux âvoienf changé de couleur
depuis quelques jours, et elles commençoîènt
à s’élever. Les habitans espéroient que l ’inondation
seroit considérable cette année-là: ils
en firoient l’augure de la grande quantité de
tipules fi) qui se rassembloient au-dessus
de la surface de la terre ; l’expérience leur
ayant appris que plus ces insectes sont multipliés
, plus les eaux du fleuve sont ^abondantes,
L ’on voyoit des volées , ou , pour*
mieux dire, des nuages de tipules si épâis,
que l’air, en étoit rempli jusqu’à une certaine
hauteur, et qu’on auroit pu, pour ainsi
dire , les couper au couteau.
Le lendemain de mon arrivée, un Copte
catholique de Kous m’engagea à accompagner
le supérieur , qu’il venoit inviter à
dîner.' Le 28, nous passâmes le Nil, et nous
(*) Tipula culiciformis.
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trouvâmes, à notre débarquement y des chevaux
qui nous attendoient pour nous conduire
à Kous § que les habitans du Saïd
prononcent Gous. C’est un bourg dans lequel
résidoit un K ia s ch e f 3 et qui est' situé à
quelque distance de là rive orientale du
Nil y à l’opposé, mais à une demi - lieue
plus au nord de Néguadé : il occupe, suivant
Dânville y la place de d’ancienne ville
ééApollïnis pàrva , qu’Antoine , dans son
Itinéraire, appelle simplement pi eus Apol-
Unis, village d’Apollon. Le seul monument
d’antiquité qui y fût apparent, étoit le frontispice^
à demi - enterré, d’un petit temple
consacré au- Soleil. Son plan est un parallélogramme
rectangle de trente pieds de
largeur; les sables et les décombres en cachent
la plus grande partie , et ce qui est
hors de terre n’a guères plus de dix à douze
pieds d’élévation. Des figures et des caractères
hiéroglyphiques avoient été taillés sur
les murs , mais la superstitieuse barbarie des
habitans, plus encore que la lime du temps1,
les avoit presqu’entièrementeflàcés.:Îl n’étoit
plus possible non plus de rien distinguer dés
inscriptions grecques tracées sur les frises ,
et dont l’une a pu encore être copiée par