138 S u p p l é m e n t à l ’H i s t o i r e
Longueur du corps mefurc en ligne droite, depuis ie bout pk<f!. llou«s.
du mufeau jufqu’à l'anus....................... ........................... 4. S. 11
Hauteur du train de devant................................................. 2. 8. u
Hauteur du train de derrière.......................................... S J 3. 2. //
Longueur de la tête, depuis le bout du mufeau jufqu’à
forigine des cornes..................................... ................. n y. 6.
Longueur des cornes.......................................................... 1. a 11
Longueur de l’andouiller qui eft dirigé au-devant de la tête, « 4. 9.
Diflance entre les cornes..................................................... u 2. 6.
Diflance entre les deux nafeaux......................................... // 1. 2.
Diflance d’un oeil à l’autre. ............................ .. a 3. //
Longueur de l’oeil d’un angle à l’autre....................... .. il 1. 6.
Hauteur des jambes de derrière jufqu’à l’abdomen. . . . . . 2. 1. //
Longueur de la queue.......................................................... n 6. u
Circonférence du corps, prife autour du ventre. ............. 4. 2. //
Ce renne n’eft pas le feul qui ait paru dans nos provinces;
M. le Profeffeur Camper en a reçu un qui malheureufement n’a
vécu chez lui que vingt-quatre heures. Sa prompte mort eft une
perte pour l’Hiftoire Naturelle ; fi cet animal avoit pu être obfervé
pendant quelque temps par un homme auffi exatft & pénétrant que
M. Camper, nous ferions parfaitement inftruits de tout ce qui ie
regarde. Cependant nous avons iieu de nous féliciter qu’il foit
tombé en fi bonnes mains. M. Camper l’a anatomifé avec foin ,
& il m’en a envoyé une defcription très-intéreffante, qui le fera
connoître mieux qu’il ne nous eft connu par tout ce que ïes autres
en ont dit jufqu’à préfent; on la iira ici avec plaifir ; la voici donc
telle qu’il a bien voulu me la communiquer.
Ob servât ions sur le Re n n e ,
Faites à Groningue par M . le ProfeJJeur P. Camper.
L e Renne qu’on m’avoit envoyé de la Lapponie par Dronthem
& Amfterdam, arriva à Groningue le z i juin 1771. H étoit fort
foible, non-feulement à caufe de la fatigue du voyage & de la
chaleur du climat, mais probablement fur - tout à caufe d’un
ulcère entre le bonnet ou deuxième eftomac & le diaphragme,
dont il mourut le lendemain. Dès qu’il fut chez moi, il mangea
avec appétit de l’h erbe, du pain & autres chofes qu’on lui préfenta ,
& il but affez copieufement. U ne mourut point faute de nourriture,
car en l’ouvrant je trouvai fes eftomacs & fes boyaux remplis. Sa
mort fut lente & accompagnée de convulfions qui étoient tantôt
univerfelles & tantôt uniquement vifibles à la tête : les yeux fur-
tout en fouffrirent beaucoup.
C ’étoit un mâle âgé de quatre ans. Tous les os de fon fquelette
offroient encore les épiphyfes ; ce qui prouve qu’il n’avoit pas atteint
fon plein accroiffement, auquel il ne feroit parvenu qu’a l’age de
cinq ans. Ainfi on en peut conclure que cet animal peut vivre
au moins vingt ans.
L a couleur du corps étoit brune & mêlée de noir, de jaune
& de blanc; le poil du ventre & fur-tout des flancs, étoit blanc
avec des pointes brunes, comme dans les autres bêtes fauves. Celui
des jambes étoit d’un jaune-foncé; celui de la tête tiroit fur le
noir; celui des flancs étoit très-touflu; celui du cou & du poitrail
étoit aufli fort épais & très-long.
L e poil qui couvroit le corps étoit fi fragile, q u il fe calfoit
tranfverfalement dès qu’on le tiroit un peu; il étoit d’une figure
ondoyée, & d’une fubftance affez femblable à celle de la moelle des
joncs dont on fait les nattes; fa partie fragile étoit blanche. L e
poil de la tête, du deffous du cou & des jambes jufqu aux ongles,
n’avoit point cette fragilité; il étoit au contraire aufli fort que
celui d’une vache.
L a couronne des fabots étoit recouverte de tous côtés d’uii poil
fort long. Les pieds de derrière avoient entre les doigts une
pellicule affez large, faite de la peau qui couvroit ie corps, mais
parfemçe de petites glandes.
S ij