D e ces faits, M. de Leftrée fèmbleroit croire que
le chat aurait dans ia poitrine ou l ’eftomac quelques
véficules remplies d’une odeur parfumée, qui fe répand
au dehors par la bouche ; mais l’Anatomie ne nous
démontre rien de femblable.
Nous avons dit ( volume V I, page ip .) qu’il y avoit
a la Chine des chats a oreilles pendantes ; cette variété
ne fe trouve nulle part ailleurs, & fait peut-être une
efpèce différente de celle du chat, car les Voyageurs
parlant d un animal appelé Sumxu, qui eff tout-à-fait
domeflique a la C h ine , difènt qu’on ne peut mieux le
■ comparer qu au chat avec lequel il a beaucoup de rapport.
Sa couleur efl noire ou jaune, & fon poil extrêmement
luifant. Les Chinois mettent à ces animaux des colliers
d argent au cou, & les rendent extrêmement familiers.
Comme ils ne font pas communs, on les achette fort
cher, tant a caufè de leur beauté, que parce qu’ils font
aux rats la plus cruelle guerre (a).
Il y a auffi à Madagafcar des chats fàuvages rendus
domeftiques, dont la plupart ont la queue tortillée, on
les appelle Sac a ; mais ces chats fauvages font de la
même efpèce que les chats domeftiques de ce pays,
car ils s accouplent & produifènt enfèmble ( b).
Une autre variété que nous avons obfèrvée, c ’eft que
dans notre climat, il naît quelquefois des chats avec des
pinceaux à l ’extrémité des oreilles. M. de Sève, que j ’ai
( a ) Journal des Savans , tome I." j âge 2 i l .
(b) Voyage de Flacourt, page i j 2.
déjà plufieurs fois cité, m’écrit ( 1 6 Novembre J / y j )
qu’il eft né dans fà maifon à Paris, une petite chatte de
la race que nous avons appelée Chat d ’Efpagne, avec
des pinceaux au bout des oreilles, quoique le père &
la mère euffent les oreilles comme tous les autres chats,
c ’eft-à-dire fans pinceaux, & quelques mois après les
pinceaux de cette jeune chatte étoient auffi grands, à
proportion de fà taille , que ceux du lynx de Canada.
On m’a envoyé récemment de Cayenne, la peau
d’un animal qui reffemble beaucoup à celle de notre chat
fauvage. On appelle cet animal Haïra dans la Guiane,
où l’on en mange la chair qui eft blanche & de bon
goût ; cela feul fliffit pour faire préfumer que le haïra,
quoique fort reffemblant au chat, eft néanmoins d’une
efpèce différente ; mais il fe peut que le nom haïra foit
mal appliqué ic i, car je préfume que ce nom eft le même
que taira, & il n’appartient pas à un chat, mais à une
petite fouine dont nous avons parlé volume XV, page i ƒƒ.