à aucun ufage, tandis qu’il eft fournis en Abyffmie, & y fert à
porter des fardeaux (a). ;
M. de Buffon, dit M . le chevalier Bruce, a conjecturé qu’il y
avoit au centre de l’A fr ique, des rhinocéros à deux cornes; cette
conjecture s’eft vérifiée. En effet, tous les rhinocéros que j’ai vus
en AbylTinie, ont deux cornes; la première, c’eftr à - dire, la plus
proche du nez eft de la forme ordinaire; la fécondé plus tranchante
à la pointe, eft toujours plus courte que la première; toutes deux
naiffent en même temps, mais la première croît plus vite que
fautre & la furpaffe en grandeur, non-feulement ^pendant tout le
temps de l’accroilfement, mais pendant toute la vie de i animal (b).
D ’autre part, M. AUamand, tres-habit,e Naturalifte,
écrit à M. Daubenton , par une lettre datée de Leyde,
le 31 oétobre 1766, dans les termes fuivans ;
Je me rappelle une chofe qu’a dit M . Parfon, dans un pafTage
cité par M. de Buffon. II foupçonne que les rhinocéros d’A fie n’ont
qu’une corne, & que ceux du cap de Bonne-efpérance en ont deux;
je foupçonnerois tout le contraire. J ’ai reçu de Bengale & d’autres
endroits de l’Inde, des têtes de rhinocéros toujours à doubles cornes,
& toutes celles qui me font venues du Cap n’en avoieijt qu’une.
Ceci paraît prouver ce que nous avons déjà dit,
que ces rhinocéros à doubles cornes, forment une
variété dans l’efpèce, une race particulière, mais qui
fe trouve également en Afie & en Afrique.
Nous avons fait deffiner une de ces doubles cornes
de rhinocéros, vue des deux faces (planche LXi ) .
(a) Défenfe des Recherches fur les Américains, page p j .
( b ) Note communiquée par M. le chevalier Bruce ; à M. de Buffon*
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