A D D I T I O N
À l ’article du R a to n , volume V II I , page 338.
M . Blanquart des Salines, m’a écrit de Calais le 29-
octobre 1775 , au fujet de cet animal dans les termes
fui van s ;
Mon Raton a vécu toujours enchaîné avant qu’il m'appartînt;
clans cette captivité il fe montrait affez d oux, quoique peu careffant ;
les perfonnes de la maifon lui faifoient toutes le même accueil
mais il les recevoit différemment; ce qui -lui plaifoit de la part
de l’une, le'révoltoit de la part d’une autre, fans que jamais i£
prît le change.
(Nous avons obfervé la même chofè au fujet du furikate).
Sa chaîne s’ell rompue quelquefois, & la liberté le rendoit infolent;.
il s’emparoit d’un appartement & ne fouffroit pas qu’on y abordât;
ce n’étoit qu’avec peine qu’on raccommodoit fes liens. Depuis fort
féjour chez moi, fa fervitude a été fréquemment fufpendue. Sans
le perdre de vue je le laiffe promener avec fa chaîne, & chaque
fois mille gentilleffes m’expriment fa reconnoiffance. Il n’en eft pas
ainfi quand il s’échappe de lui-même; alors i f rode quelquefois
trois ou quatre jours de fuite fur les toits du voifinage, & defcend
la nuit dans les cours, entre dans les poulaillers, étrangle la volaille,
lui mange la tête, & n’épargne pas fur-tout les peintades. Sa chaîne
ne le rendoit pas plus humain, mais feulement plus circonfpeél;
il employoit alors la rufe, & fàmiliarifoit les poules avec lu i, leur
permettoit de venir partager fes repas, & ce n’étoit qu’après leur
avoir infpiré la plus grande fécuri-té qu’il en faififfoit une & la
mettoit en pièces. Quelques jeunes chats ont de fa part éprouvé
le même fort.......... C e t animal, quoique très-léger, n’a que des