A D D I T I O N
Aux anicles du Chien, tome V, page i 8 j ; du Loup
Ér du Renard, tome V I I , pages 39 & 7 J ;
du Chacal cT de l ’IJatis, tome XIII, pages
233 & 272.
D u C H I E N .
M. de Mailly, de l ’Académie de D ijo n , connu par
plufieurs bons ouvrages de Littérature, m’a communiqué
un fait qui mérite de trouver place dans l ’Hilloire Naturelle
du chien : voici l ’extrait de la lettre qu’il m’a
écrite à ce fujet le 6 oélobre 1 7 7 2 .
Le Curé de Norges près Dijon, pofsède une chienne qui, fans
avoir jamais porté ni mis bas, a cependant tous les fymptômes qui
caraétérifent ces deux manières detre. Elle entre en chaleur à peu-
près dans le même temps que tous les autres animaux de fôn efpèce,
avec cette différence qu’elle ne bouffie aucun mâle; elle n’en a jamais
reçu. Au bout du temps ordinaire de fa portée, fes mamelles fe
rempliffent comme fi elle étoit en géfine, fans que fon iait foit
provoqué par aucune traite particulière, comme il arrive quelquefois
à d’autres animaux auxquels on en tire, ou quelque fubflance fort
femblable, en fatigant leurs mamelles. Il n’y a rien ici de pareil;
tout fe fait félon l’ordre de la Nature, & le lait paroît être fi bien
dans fon caraélère, que cette chienne a déjà allaité des petits qu’on
lui a donné, & pour lefquels elle a autant de tendrefTe, de foins
& d’attention que fi elle étoit leur véritable mère. Elle efl aéluel-
ïement dans ce cas, & je n’ai l’honneur de vous afTurer que ce
que je vois, fine çhofe plus fingulière peut-être, ell que la même
chienne
des A nimaux quadrupèdes. 105
chienne, il y a deux ou trois ans, allaita deux chats, dont l’un
contraéla fi bien les inclinations, de fa nourrice, que fon cri s’en
reffentit; au bout de quelque temps on s’aperçut qu’il reffembloit
beaucoup plus à l’aboiement du chien qu’au miaulement du chat.
Si ce fait de la produétion du lait, fans accouplement
& fans prégnation, étoit plus fréquent dans les animaux
quadrupèdes femelles, ce rapport les rapprocherait des
oifeaux femelles qui produifent des oeufs fans le concours
du mâle.
Variétés dans les Chiens.
Il y avoit ces années dernières, à la foire Saint-
Germain , un chien de Sibérie, qui nous a paru alfez
différent de celui qui eft gravé tome H pl. x x x , pour
que nous en ayons retenu une courte defcription. Il étoit
couvert d’un poil beaucoup plus lon g, & qui tomboit
prefqu’à terre. Au premier coup - d’oeil, il reffembloit
à un gros bichon, mais fes oreilles droites étoient &
en même temps beaucoup plus grandes. Il étoit tout
blanc, & avoit vingt pouces & demi de longueur, depuis
le bout du nez jufqu’à l ’extrémité du corps ; onze pouces
neuf lignes de hauteur, mefùré aux jambes de derrière,
& onze pouces trois lignes à celles de devant. L ’oeil
d’un brun châtain, le bout du nez noirâtre, ainfi que
le tour des narines & le bord de l’ouverture de la gueule;
les oreilles , qu’il porte toujours droites, font très-garnies
de po il, d’un blanc jaune en dedans, & fauve for les
bords & aux extrémités. Les longs poils qui lui couvrent
Supplément. Tome I I I . O.