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 liche des bois ou  biche rouge, fe tient  toujours  dans  les  bois fourrés,  
 pour être moins tourmentée des  maringouins.- Cette  biche  eft  plus  
 grande  &  plus  greffe  que  l’autre  efpèce  qu’on  appelle  biche  des  
 palétuviers,  qui  eft  la  plus  petite  des  quatre,  &  néanmoins  elle  
 n eft pas  fi  greffe  que  la  biche  appelée  biche  de  barallou,  qui  fait  la  
 fécondé  efpèce,  &   qui  eft  de  la  même  couleur  que  la  biche  des  
 bois.  Quand  les  males  font  vieux  , leurs  bois  ne  forment  qu’une  
 branche de  médiocre grandeur & groffeur, &  en  tout  temps ces bois  
 n’ont  guère  que  quatre  ou  cinq  pouces  de  hauteur.  Çes biches  de  
 barallou  font  rares,  &  fe  battent  avec  les  biches  des  bois.  On  
 remarque  dans , ces  deux  efpèces,  à  la  partie  latérale  de  chaque  
 narine,  deux  glandes  d’une  groffeur  fort  apparente,  qui  répandent  
 line  humeur  blanche  &  fétide. 
 La  troifième efpèce  eft  celle  que  l’on  appelle  la biche des favanes,  
 elle a le  pelage grifàtre,  les  jambes  plus  longues  que  les  précédentes,  
 &  le  corps  plus  alongé.  Les  chaflèurs ont  affuré à M.  de  la Borde,  
 que  cette  biche  des  favanes  navoit  pas  de'glandes  au-deffus  des  
 narines,  comme  les  autres,  quelle  en  diffère  aufti  par  le.naturel  
 en  ce  qu elle  eft  moins  fauvage,  8c  même  curieufe  au  point  de  
 s’approcher  des  hommes  qu’elle  aperçoit. 
 La  quatrième  eft  celle  des  pallétuviers,  plus  petite  &  plus  
 commune  que  les  trois  autres;  ces  petites  biches  ne  font  point  du  
 tout  farouches,  leur  bois  eft  plus  long  que  celui  des  autres & plus  
 branchu ,  portant  plpfieurs  andouillers.  On  les  appelle  biche  des  
 pallétuviers,  parce  quelles habitent  les  favanes noyées &  les  terreins  
 couverts  de  pallétuviers. 
 Ces  animaux  font  friands  de  manioc,  &  en  détruifent  fouvent  
 les  plantations;  leur  chair  eft  fort  tendre  &  d’un  très-bon  goût;  
 les  vieux  fe  mangent  comme  les  jeunes,  &  font  d’un  goût  fupé-  
 rieur  a  celui  des  cerfs d’Europe.  Elles  s’apprivoifent  aifément;  on  
 en  voit  dans  les  rues  de  Cayenne,  qui  fortent  de  la  vijle  &  vent 
 d e s   A n i m a u x   q u a d r u p è d e s .  1 2 7 
 par-tout  fans  que  rien  les  épouvante.  Il y a  même  des  femelles qui  
 vont  dans  les  bois  chercher  des mâles  fauvages,  8c  qui  reviennent  
 enfuite  avec  leurs  petits. 
 L e   cariacou  eft  plus  petit ;  fon  poil  eft gris  tirant  fur  le  blanc ;  
 fes  bois font  droits & pointus.  Il eft plutôt de  la  race des  chevreuils  
 que  de  celle  des  cerfs;  il  ne  fréquente  pas  les  endroits  habités;  on  
 n’én voit  pas  aux  environs  de  la  ville  de  Cayenne, mais  il  eft  fort  
 commun  dans  les  grands  bois;  cependant  on  l’apprivoife  aifément.  
 Il  ne  fait  qu’un  petit  tous  les  ans ( h ) . 
 Si  l ’on  compare  ce  que  l’on  vient  de  lire  avec  ce  
 que nous avons dit,  volume X I I ,  à l ’article  des Ma-çames,  
 pages3 1 8  lr  fuiv.  on  verra  que  tous  ces  prétendus  cerfs  
 ou biches  de M.  de la Borde,  ne  font que des  chevreuils,  
 dont  les  variétés  font  plus  nombreufos  dans  le  nouveau  
 continent  que  dans  l’ancien. 
 V u   R E N N E . 
 N o u s   n’avons  donné,  volume X I I ,  que  la  gravure  
 du fquelette  du  renne,  n’ayant  pu  jufqu’alors  nous  procurer  
 cet  animal  vivant,  ou  affez  bien  conforvé  pour  le  
 faire  deffiner ;  nous  donnons  ici  la  figure  d’une  femelle  
 renne  qui  étoit  vivante  à  Chantilly,  dans  les  parcs  de  
 S.  A .  S. Monfoigneurle Prince de Condé,  auquel  le  roi  
 de  Suède  l’avoit  envoyée  avec  deux  mâles  de  même  
 efpèce,  dont  l’un  mourut  en  chemin,  &  le  fécond  ne  
 vécut que très-peu de temps  après  fon  arrivée  en  France,  
 La  femelle  a  réfifté  plus  long - temps,  elle  étoit  de  la 
 (h)  Extrait  des  obfervations manuferites  de M,  de  la  Borde,  Médecin  du  
 Roi  à  Cayenne.