lapin & du lièvre, que leur chair eft délicate & d’un
goût exquis (c).
d e l’é c u r e u i l .
L es écureuils font plutôt des animaux originaires des
terres du nord, que des contrées tempérées, car ils font
fi abondans en Sibérie, qu’on en vend les peaux par
milliers. Les Sibériens, à ce que dit M. Gmelin, les
prennent avec des efpèces de trapes, faites à peu-près
comme des quatre en chiffres, dans lefquels on met
pour appât un morceau de poiffon fumé, & on tend
ces trappes for les arbres (d).
Nous avons déjà parlé des écureuils noirs qui fe
trouvent en Amérique. M. Aubry, Curé de Saint-Louis,
a dans fon cabinet un écureuil qui lui a été envoyé de
la Martinique, qui eft tout noir; fes oreilles n’ont prefque
point de poil pu du moins n’ont qu’un petit poil très-
court, ce qui le diftingue des autres écureuils.
M. de la Borde, Médecin du Roi à Cayenne, dit
qu’il n’y a à la Guyane qu’une feule efpèce d’écureuil,
qu’il fe tient dans les bois, que fon poil eft rougeâtre,
& qu’il n’ eft pas plus grand que le rat d’Europe, qu’il
vit de graine de M aripa, d’A oura, de Comana, ire.
qu’il fait fes petits dans des trous d’arbres au nombre
de deux, qu’il mord comme le rat, & que cependant
( c) Voyage au Sénégal, par M. Adanfon, page 2p.
(d ) Voyage deGmelin en Sibérie, tome 1 1 , page 2 3 2 .
il s’apprivoife aifément, que fon cri eft un petit fiffle-
ment, qu’on le voit toujours feul fautant de branche
en branche for les arbres.
Je ne fuis pas bien affuré que cet animal de la Guyane,
dont parle M. de la Borde, foit un véritable écureuil,
parce que ces animaux en général ne fe trouvent guère
dans les climats très-chauds, tel que celui de la Guyane.
Leur efpèce eft au contraire fort nombreufe & très-variée
dans les contrées tempérées & froides, de l’un & de
l’autre continent.
O n trouve (dit M. Kalm ) plufieurs efpèces d’écureuils en Penfil-
vanie, & l’on élève de préférence la petite efpèce ( l’écureuil de terre),
parce qu’il eft le plus jo li, quoiqu’aflez difficile à apprivoifer. Les
grands écureuils font beaucoup de dommages dans les plantations
de maïs; ils montent fur les épis & les coupent en deux pour en
manger la moelle; ils arrivent quelquefois par centaines dans un
champ, & le détruifent fouvent dans une feule nuit. O n a mis
leur vie à prix pour tâcher de les détruire; on mange leur chair,
mais on fait peu de cas de la peau ( e ) . . . Les écureuils gris font
fort communs en Penfilvanie, & dans plufieurs autres paities de
l ’Amérique feptentrionale. Ils reffembient a ceux de Suede pour la
forme, mais en été 6c en hiver, ils confervent leur poil gris, ék-ils
font auffi un peu plus gros. Ces écureuils font leurs nids dans des
arbres creux avec de la moufle & de la paille. Ils fe nourriffent des
fruits des bois, mais ils préfèrent le mais. Ils fe font des provifions
pour l’hiver, & fe tiennent dans leur magafin dans le temps des
grands froids. Non-feulement ces animaux font beaucoup de tort
aux maïs, mais encore aux chênes dont ils coupent la fleur des
qu’elle vient à paroître, en forte que ces arbres rapportent tres-peu
T ij
(e) Voyage de Kalm; tome I I , page