L e corps entier n a que treize pouces, depuis le bout
du nez jufqu a 1 origine de la queue, & dix pouces
foibles de hauteur; le poil de deftus le dos eft long de
quinze lignes, celui du ventre, qui eft d’un blanc-fale,
eft de la meme longueur; la queue n’a que fept pouces
& demi de longueur, couverte par - tout de longs poils
iàuves, avec des bandes ou des anneaux d’une teinte
légèrement noirâtre.
Il n y a dans toute cette defcription , que deux caractères
qui ne s accordent pas avec celle que Marcgrave
nous a donnée du tamandua. Le premier eft la queue qui
eft par-tout garnie de poils, au lieu que celui de Mare-
grave, a la queue nue à fon extrémité. Le fécond, c ’eft
qu il y a cinq doigts aux pieds de devant dans notre
tamandua, & que celui de Marcgrave n’en avoit que
quatre, mais du refte tout convient allez, pour qu’on
puifle croire que 1 animal dont nous donnons ici la figure,
eft au moins une variété de l ’efpèce du tamandua 1 s’il
n eft pas precifement de la même efpèce.
M. delà Borde fèmble l ’indiquer dans les obfèrvations>
fous le nom de petit tamanoir.
II a, dit-il, le poil blanchâtre, long d’environ deux pouces;
il peut peler un peu plus defoixante livres; il n’a point de dents,
mais il a auffi des griffes fort longues; il ne mange que le jour
comme Iautre, & ne fait qu’un petit. II vit.auffi de même, &
fe tient dans les grands bois; fa chair eft bonne à manger, mais
on le trouve plus rarement que le grand tamanoir.
J ’aurois bien déliré que M. de la Borde, m’eût
envoyé des indications plus précifes & plus détaillées,
d e s A n im a u x q ü a d r u p è d e s . 283
qui auraient fixé nas incertitudes au fujet de cette
Clpècé d’animal.
Voici ce qu’ il m'écrit en même temps fur le petit
fourmillier, dont nous avons donné la figure, volume X ,
planche XXX.
Il a le poil roux, luifant', un peu doré ; le' nourrit de fourmis,
tire fa langue qui eft fort longue & faite coninie un vers-, & les
fourmis s’y attachent. Cet' anima! r.’eft guère plus grand qü’uit
écureuil; il n’eft pas difficile â prendre, il marché aftez lentement,
s’attache comme le pareffeux fur un bâton qu’on lui préferitè, dont
il ne cherche pas à s’en détourner, & on le porte ainfi attaché
où l’on veut. II n’a aucun cri; on en trouve fouvent d’accrochés
à des branches par leurs griffés. Ils ne font qu’un petit dans des
creux d’arbres, fur des feuilles qu’ils châtient fur le dos. Ils ne
mangent que ia nuit; leurs griffes font darigëreufes, & ils les ferrent
fi fort, qu’on ne peut pas leur faire lâcher prife. Ils ne font pas
rares, mais difficiles à apercevoir fur les arbres.
M. Vofmâër a fait une critique aflez mal fondée*
de ce que j’ai dit au fùjet des fourmilliers (a ).
Je dois remarquer, dit-il, contre le fentiment de M. de Büffon,
volume X , page i f p , &c. que l’année paffée’, M.- Tulbâgh a
envoyé un animal fous le nom de porc de terre, qui eft le mj/rme-
cophage de Linnæus; en forte que Defmarchais> & Kolbe, ont
raifon de dire que cet animal fe trouve en Afrique, auffi-bien
qu’en Amérique. A juger de celui-ci qui à été envoyé dans I’efprit-
de-vin, paroiffant être tout nouvellement né, & ayant déjà la
grandeur d’un bon cochon de lait; l’animal parfait doit être d une
taille fort confidérable. Voici les principales différences, autant
qu’on peut les reconnoître à cet animal fi jeune.
(a) Defcription d’un grand écureuil volant, page 6.
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