recevoit de la perfonne, il mordoit ou ne mordoit
pas. Cela s’efl trouvé conftairunent fur un allez grand
nombre de gens qui ont rifqué l’épreuve, & ce qu’il
y a de fingulier, c’ell que quand il avoit mordu une
fois quelqu’un il le mordoit toujours; en forte qu’on
ne pouvoit pas dire que ce fût par humeur ou par
caprice. Il y avoit des gens qui lui déplaifoient lî fort,
qu’il chèrchoit à s’échapper pour les. mordre, & quand
il ne pouvoit pas attraper les jambes, il fo jetoit fur les
fouliers & for les jupons qu’il déchiroit, il employoit
même quelquefois la rufe pour approcher les perfonnes
qu’il vouloit mordre.
M. Vofmaër, dans une note, -pagey, de là defcription
d ’un écureuil volant, fait une remarque qui m’a paru jufte
& dont je dois témoigner ici ma reconnoilfance.
M . de Buffon (dit M . Vofmaër) a vraifemblablemënt été trompé
fur le nom de furikate & fur le lieu de) l ’origine de cet animal, qui
a été envoyé l’été dernier par M. Tulbagh à S. A . S. M .B' le Prince
d ’Orange. Il n’appartient point à l’Amérique, mais bien à l’Afrique.
C e petit animal, dont on m avoit adreflé deux de fexe différent, mais
dont la femelle efl morte pendant le voyage, n’à pas été connu de
K o lb e , qui du moins n’en fait aucune mention, & il paroît qu’il ne
fetrouveque fort avant dans les terres, ce qu’on peut inférer de la
lettre de M . le Gouverneur, que je reçus en même temps, & où il
eu dit : J ’ai encore remis, audit Capitaine, deux petits animaux vivans,
mâle &femelle, auxquels nous ne pouvons cependant donner de nom, ni
les rapporter à aucune autre efpece, attendu qu’on me les a envoyés pour
la première fois, & de bien loin, des défen s & montagnes de pierres
de cette vafle contrée. Ils font fort doux, gentils & mangent de la
viande fraîche, cuite ou crue, des ceufs cruds & des fourmis-quand ils
d e s A n i m a u x q u a d r u p è d e s . 175
peuvent en attraper. Je fouhaite que ces petits animaux arrivent en vie,
puifque je ne crois pas qu’on en ait encore vu en Europe de pareils..
C e témoignage de M. Tulbagh elt pofitif, & ce que
dit auparavant M. Vofmaër elt julle ; j’y fouferis avec
plaifir, car quoique j ’aie eu cet animal vivant pendant longtemps,
& que je l’aie décrit & fait repréfenter vol. XIII,
page 72 ir planche v i u , je n’étois alluré ni de fon
nom, ni de fon climat originaire que par le rapport d’un
marchand d’animaux, qui me dit l’avoir acheté en Hollande
fous le nom de Surikate, & qu’il venoit de Surinam.
Ainfi nous dirons maintenant qu’il ne fe trouve point
à Surinam, ni dans les autres provinces de l’Amérique
méridionale, mais en Afrique dans les terres mon-
tagneufes, au-delfus du cap de Bonne-efpérance. Et à
l’égard du nom, il ne fait rien à la chofe, & nous
changerons volontiers celui de furikate lorlque nous
ferons mieux informés.
D e l a M A N G O U S T E .
N o u s donnons ici (planche x x v i ) la figure d’une
grande Alangoulre, qui nous paroît former une variété
dans l’efpèce des mangoultes ; elle a le mufeau plus gros
& un peu moins long; le poil plus hériffé & plus long,
les ongles aulîi plus longs; la queue plus hériffee &
auffi plus longue à proportion du corps.
Du V A N S I R E.
L e Vanfire eft, comme nous l ’avons dit, un animal