i o 2 S u p p l é m e n t a l ’H i s t o i r e
jufqu’en. France; il s’adrefla pour cela à M. le Général
Betzki qui les envoya à M. le marquis de BeaufTet / alors
Ambalfadeur de France à la Cour de Péterfoourg. Ces
huit petits animaux arrivèrent vivans à Péterlbourg après
un long voyage depuis la Sibérie, mais ils ont péri dans
la traverfée depuis Péterfbourg en France , quoiqu’on eût
eu les plus grandes attentions, tant pour leur nourriture
que pour les autres foins néceflaires -à leur conforvatiôn.
On avoit recommandé de Sibérie, de ne leur donner à
manger que du blé ou du chenevis, de les lailîer a 1 air
autant qu’on pourroit, d’empêcher feulement que l’eau
des grandes pluies ne les inondât dans leur caille ; de leur
mettre dans cette même caifTe une forte épaiffeur de fable
affez lié pour ne pouvoir s’ébouler, parce que dans leur
état de nature ils font leurs trous dans les terres légères.
Ces animaux habitent ordinairement les déferts, fe
font des tanières fur les pentes des montagnes., pourvu
que le fond de la terre foit noir. Leurs tanières ne font
pas égales en profondeur, elles font de fept ou huit
pieds de longueur, jamais droites, mais.tortueufes, ayant
deux, trois, quatre & cinq forties; leur dillance ell
auffi inégale, ayant depuis deux julqu à fopt pieds de
féparation. Ils pratiquent dans ces tanières différens
endroits, où en temps d’été ils font leurs provifrons
pour l’hiver. Dans les terres labourées ils ramalfent,
pendant le temps de la moilfon, les épis de froment,
de même que- la graine des pois, du lin & du chanvre
qu'ils mettent féparément l’un de l’autre dans les endroits
. préparés
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