mai, c’eft - à - dire, en général, dans le milieu de l’automne. Celui
de la l'ortie des foetus elt environ un mois après t’équinoxe du
printemps; ainfi la durée de la geftatron eft de quatre & demi à
cinq mois. J ’ignore celle de l’accroilTement des petits, mais je fais
qu’il paroît fait au folftice d’h iver, c’e ft - à -d ir e , à peu-près au
bout de huit mois, depuis la nsrlfance. Je fais de plus qu’on ne
voit plus de petitesroulfettes, palfé Av ril & Mai , temps auquel ou
diftingue aifément lés vieilles des jeunes, par les couleurs plus
vives des robes de celles-ci. Les vieilles grifonnent, je ne fais pas
au bout de quel temps, & c’eft pour lors qu’elles font très-dures,
les mâles fu r -tou t; c’eft pour lors que ceu x-c i fentent trè s - fo r t,
comme je l’ai déjà dit; qu’il n’y a que des Nègres qui puiffent
en manger, & qu’il n’y a de bon que leur grailfe, dont en général
l ’efpèce eft affez bien pourvue depuis la fin du printemps jufqu’au
commencement de l ’hiver.
C e n’eft certainement pas fa chair de quelque efpèce que ce
fo i t , qui fournit l’embonpoint des roulfettes 8c des rougettes, nî
même qui fait le moindrement partie de leur nourriture; ce n’eft
pas de la viande qu’il leur faut. B re f, ces animaux ne font du:
tout point carnaffiers, ils font & ne font que frugivores. L e s
bananes, les pêches, les goyaves, bien des fortes de fruits dont
nos forêts font fucceflîvement pourvues, les baies de guy St autres,
voilà de quoi ils fe nourriffent, & ifs ne fè nourriffent que de cela ;,
8s font encore très-friands de fîtes de certaines fleurs à ombelles,
telles entr’autres celles de nos bois puans, dont lé neilateum
eft très-fuccimft; ce font ces fleurs très-abondantes en Janvier &
Février, plus généralement au coeur de l’été, qui attirent vers fe bas
de notre île les roulfettes en grand nombre; elfes font pleuvoir à.
terre k s étamines nombreufes de ces fleurs, & il eft très-probable
que c’eft pour la fuccion du neflareum des fleurs à ombelles,
peut-être encore de nombre d’autres fleurs de genres différens,
que leur langue eft telle que l’apprend l’exaéte Si fovante defeription
qu’en a donnée M . Daubenton. J ’obferverai que la mangue eft un:
fruit dont la peau eft réfineufe, 8c que nos animaux n’y touchent
point. Je fais qu’en cage on leur a fait manger du pain, des
cannes de fucre, &c. je n’ai pas fu fi on leur avoit fait manger
de la viande, crue fu r -to u t; mais en euffent - elles mangé en cage,
ce n’eft point dans l’état d’efclavage que je les confidère, il change
trop les moeurs, les caractères, les habitudes de tous les animaux.
Dans le très-vrai, l’homme n’a rien à craindre de ceux-ci pour lui
perfonnelfement ni pour fa volaille. II leur eft de toute impoflibilité
de prendre, je ne dis pas une poule, mais le moindre petit oifeau.
Une rouffette ne peut pas, comme un faucon, comme un épervier,
&c. fondre fur une proie. Si elle approche trop la terre, elle y
tombe & ne peut reprendre le vol qu’en grimpant contre quelque
appui que ce puiffe être, fiât-ce un homme qu’elle rencontrât * .
U n e fois à terre, elfe ne peut que s’y traîner mauffadement 8c
aflez lentement, auffi ne s’y tient-elle que 1e moins de temps qu’elle
peut; elfe n’eft point faite pour la courfe; voudrait - elle attraper
un oifeau fur une branche ! la dégaine avec laquelle elle eft fouvent
obligée d’en parcourir une pour aller vers le bout mettre le vent
dans fes voiles, pour aller prendre fon v o l , montre évidemment
que telles tentatives ne lui réufliroient jamais. Et afin de me mieux
faire entendre, je dois dire, que pour s’envoler, ces animaux ne
peuvent, comme fes oifeaux, s’élancer dans l ’air; il fout qu’ils le
battent des ailes à plufieurs reprifes avant de dépendre fes grillés
de leurs pattes de l’endroit où ils fe font accrochés; & quelque
pleines que foient les voiles en quittant la place, leur poids les
abaiffe, 8c pour s’élever, ils parcourent la concavité d’une courbe.
Mais la place où ils fe trouvent quand il fout partir, n’eft pas
toujours commode pour le jeu libre de leurs ailes, il peut le
* J ’ai vu une rouflette toute jeune encore, entrer au vol dans ma maifon
à la grande brune, s’abattre exactement aux pieds d’une jeune Nègreiié de
fept à huit ans , Sc incontinent grimper le long de cet entant, qui, par honneur
ëtoit proche de moi. Je la débarrafiai allez promptement pour que les crochets
des ailes n’eulTeht point encore atteint ou fes épaules ou ion vifage.
K k ij