vaincre la répugnance qu’infpire fa figure. La jeune, fur-tout de
quatre à cinq mois, déjà gralfe, ell en fon genre aulfi bonne
que le pintadeau, que ie marcaffin 'dans ie leur. Les vieilles font
dures, bien que très- graifes, dans la faifon des fruits qui leur
conviennent, c’e ll-à -d ir e , pendant tout l ’été & une-bonne partie
de l ’automne. Les mâles fur-tout acquièrent en vieillilfant un
fumet déplaifant & fort . . . . II n’eft pas autrement exaél de dire
en général, les Indiens en mangent. On. fait que l’Indien ne mange
d’aucun animal, qu’il n’en tue aucun. Peut-être bien les Maures,
les Malayes en mangent-ils; certainement bien des Européens en
mangent; ainfi dans le vrai, on mange des roulfettes dans l ’Inde,
quoique l’Indien, proprement d i t , n’en mange pas. Dans cette
île on mange des roulfettes & des rougettes. .
Après l ’examen ci-dé'lfus, je viens au corps de l ’hiftoire; il a
befoin de rectification. E t pour preuvé, je n’ai qu’à oppofer ce
que je connois des roulfettes, Ce que j’en ai v u , & ce qu’en ont
imaginé les autres, d’après lefquels i’Hiftorien de la Natiire a parlé.
Les roulfettes & les rougettes font naturelles dans les îles de
France, de Bourbon & . de Madagafcar. j II y a cinquante ans <5c
plus (en 1 7 7 2 ) que j’habite celle de Bourbon. .Quand j’y arrivai;
en feptembre 1 7 2 2 , ces animaux étoient aulfi communs, même
dans les quartiers déjà établis, qu’ils y font rares actuellement. L a
raifon en ell toute naturelle, i . ° la forêt netoit pas encore éloignée
des établilfemens, & il leur faut la forêt ; aujourd’hui elle ell très-
reculée. 2.° L a roulfette ell vivipare, & ne met au jour qu’ un
feul petit par an, 3.° Elle ell chaffée pour fa viande, pour fa
graille, pour les jeunes individus, pendant tout l’é té , tout l ’a ir
tomne & une partie de l’hiver, par les Blancs au fufil, par les
Nègres au filet; il faut que I’efpèçe diminue beaucoup & en peu
de temps; outre qu’abandonnant les quartiers établis pour fe retirer
dans les lieux qui ne le font pas encore, & dans l’intérieur de l ’île
les Nègres marrons ne les épargnent pas quand ils le peuvent.
L e temps des amours de ces animaux ell ici vers le mois de
Supplément. Tome I I I . K k