Elle portoit la tête encore plus bailfée qu’elle ne paroît
l ’être dans le deffin. Sa hauteur étoit de deux pieds trois
pouces. Son poil étoit blanc, mêlé & rayé de taches
noires, plus ou moins grandes, tant fur le corps que
fur les jambes.
Il exifte dans la partie du lud de l’île de Méroé, une
hyène beaucoup plus grande & plus grolfe que celle de
Barbarie, & qui a auffi le corps plus long à proportion,
& le mufeau plus aiongé & plus reffemblant à celui du
chien, en forte qu’elle ouvre la gueule beaucoup plus
large; cet animal eft fi fort, qu’il enlève aifément un
homme & l’emporte à une ou deux lieues fans le pofer
à terre. Il a le poil très-rude, plus brun que celui de
l ’autre hyène, les bandes tranfverfàles font plus noires ; la
crinière ne rebroulfe pas du côté de la tête, mais du côté
de la queue. M. le chevalier Bruce a obfèrvé le premier
que cette hyène, ainh que celle de Syrie & de Barbarie,
& probablement de toutes les. autres efpèces, ont un
fingulier défaut ; c ’eft qu’au moment qu’on les force à fe
mettre en mouvement, elles font boiteulès de la jambe
gauche ; cela dure pendant environ une centaine de pas,
& d’une manière fi marquée, qu’il femble que l’animal
aille culbuter du côté gauche, comme un chlfen auquel
on auroit bleffé la jambe gauche de derrière/^.
D e l a C I V E T T E .
M. de Ladebat a envoyé, en 1 7 7 2 , à M. Bertin,
(a) Note communiquée par M. le chevalier Bruce, à M. de Buffon.
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