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animal du Canada, comme une efpèce voifine, plutôt
que comme une fimple variété de la marmotte des Alpes.
Je préfume qu’on peut rapporter à cette efpèce, l’animal
dont parle le baron de la Hontan (a), & qu’il nomme
fiffleur ; il dit, qu’il fe trouve dans les pays feptentrionaux
du Canada, qu’il approche du lièvre pour la grofleur,
mais qu’il eft plus court de corps ; que la peau en eft fort
eftimée, & qu’on ne recherche cet animal que pour cela,
parce que la chair n’en eft pas bonne à manger ; il ajoute
que les Canadiens appellent ces animaux fiffleurs , parce
qu’ils fifflent en effet à l’entrée de leurs tanières lorfque le
temps eft beau. Il dit avoir entendu lui-même ce fifflet
à diverfes reprifes. On fait que nos marmottes des Alpes
fifflent de même & d’un ton très-aigu.
M A R M O T T E d e K a m t s c h a t k a :
L e s voyageurs Rufles, ont trouvé dans les terres
du Kamtfchatka, un animal qu’ils ont appelé Marmone >
mais dont ils ne donnent qu’une très-légère indication;
ils difent feulement que fa peau reftemble de loin, par
fes bigarures , au plumage varié d’un bel oifeau ; que cet
animal fe fert, comme l’écureuil, de fes pattes de devant
pour manger , & qu’il fe nourrit déracinés , de baies & de
noix de cèdre (b). Je dois obferver que cette expreffion
noix de cidre, préfente une fauffe idée, car le vrai cèdre
/a) Voyage du baron de la Hontan, tome 1, page $ y .
(b) Hiftoire générale des Voyages, tome XIX, page 2jp.
‘ ' porte
porte des cônes , & les autres arbres qu’on a défignés
par le même nom de cèdre, portent des baies.
D e l a M A R M O T T E
d u c a p d e B o n n e - e s p é r a n c e .
C ’ e s t encore à M. Allamand, lavant naturalifte &
Profelfeur à L e y d e , que nous devons la première
connoiffance de cet animal ; M. Palias l’a indique fous
le nom de Caria Capenfis, & enluite M. Vofmaër fous
la dénomination de Marmotte bâtarde d Afrique ; tous
deux en donnent la même figure tirée fur la même
planche, dont M. Allamand nous avoit envoyé une
gravure. Il marquoit à ce fujet à M. Daubenton :
Je vous envoie la figure d’une efpèce de cabiai (je ne fais par
quel autre nom le défigner) que j’ai reçue du cap de Bonrie-efpé-
rance. II n’eft pas tout-à-fait aulfi-bien repréfenté que je le defirerois,
mais comme j’ai cet animal empaillé dans mon cabinet, je vous I enverrai
par la première occafion fi vous fouhaitez de le voir.
Nous n’avons pas profité de cette offre tres-obligeante
de M. Allamand, parce que nous avons été informés
peu de temps après qu’il étoit arrivé en Hollande un
ou deux de ces animaux vivans, & que nous elpérions
que quelque Naturalifte en feroit une bonne defcription.
En effet, M.rs Palias & Vofmaër, ont tous deux décrit cet
animal, & je vais donner ici l’extrait de leurs obfervations.
C e t animal, dît M . Vofmaër, e lf connu au cap de Bonne-efpé-
rance fous le nom de Blaireau des rochers j vraîfemblablement paice
qu’il fait fon féjour entre les rochers & dans la terre, comme le
blaireau auquel néanmoins il ne relfemble point. Il reffemble plus
Supplément. Tome I I I . É,