2 5 6 S u p p l é m e n t a l ' H i s t o i r e
chaîne. Elles branchent ou au-delTus ou au - deiTous, ou à côté
les unes des autres, mais toujours une à line.
Je dois placer ici le peu que j’ai à dire des rougettes. On n’en voit
point voler de jour; elles vivent en fociété dans des grands creux
d’arbres pourris, en nombre quelquefois de plus de quatre cents.
Elles ne.fortent que fur le foir à la grande brune, & rentrent avant
l'aube. L ’on allure, & ii paffe en cette île pour confiant, que quelle
que foit la quantité d’individus qui compofent une de ces fociétés,
il ne -s y trouve qu’un feul mâle: je n’ai pu vérifier lé fait. Je dois
feulement dire que ces animaux fédentaires parviennent à une haute
graifle; que dans le commencement de la Colonie, nombre de gens,
peu aifés & point délicats, inftruits fans doute par les Maïacafles,
s’approvifionnoient largement de cette graifle pour en apprêter
leur manger. J ’ai vu.le temps.où un bois de chauve-fouris ( c’eft
ainfi qu’on appeloit les retraites de nos rougettes) étoit une vraie
trouvaille. II étoit facile, comme on en peut juger, de défendre
la fortie de ces animaux, puis de les tirer en vié un à un, ou
de les étouffer par la fumée , & de façon ou d’autre de connoître
le nombre de femelles & de mâles qui coinpofoient la fociété:. je
n’en fais pas plus fur cette efpèce. Je reviens à.la note. . . Autre
hyperbo'e. Le bru'l que ces animaux font pendant la nuit en dévorant
en grande troupe les fruits mûrs qu’ils favent difcemer dans Vépaijfeur
des bois.. . . En lifant cela, qui n’attribuera ce prétendu bruit à-
l’adlé de maftication l le bruit que l ’on entend de fort loin, & de
jour comme de nuit, eft celui naturel à ces: animaux quand ils fo n t
çn colère' & quand ils fe difputent la pâture; & il ne fa u t’pas,
croire que les roufiettes ne mangent que la nuit. Elles ont l’oeil
bon ainfi que l’odorat, .elles voient très-bien le jour; il n’efl point
merveilleux.qu’elles difcernent dans, i’épaiiïeur des bois les fruits,
les graines mûtes:.ainfi que les. fleurs. D ailleurs les bananes de
toutes efpèces, dont elles font très-friandes, les pêches & les
autres fruits que les Indiens cultivent, ne font point dans i’épaifleur
des bois... . La roujfette e f un bon gibier. . . . O u i, pour qui peut
vaincre
LA CHAUVE-SOURIS CEPHALOTH.