M. Vofînaër termine ainfi cette defcription, & foup-
Çonne que ces différences qu’il vient d’indiquer, peuvent
provenir de la différence du fexe. Pour moi je ne fuis
pas encore convaincu que ce fanglier d’Afrique, malgré
la première répugnance qu’il a marqué pour la truie qui
lui a ete prefèntee, ne foit une fi m pie variété de notre
cochon d Europe. Nous voyons fous nos yeux cette
même eipèce varier beaucoup, en A f ie , à Siam & à la
Chine ; & les greffes défenfès que j’ai trouvées fur une
tete enorme d un fanglier, tué dans mes propres bois,
il y a environ trente ans, defènfès qui étoient prefque
aufîi greffes que celles du fanglier du C a p , me laiffent
toujours dans l’incertitude, h ce font en effet deux efpèces
différentes ou deux variétés de la même efpèce, produites
par la feule influence du climat & de la nourriture.
A u relie, je trouve une note de M. Comerfon,
dans laquelle il efl dit, que l ’on voit à Madagafcar, des
cochons fàuvages, dont la tête depuis les oreilles juf-
qu’aux yeux efl de la figure ordinaire, mais qu’au-deffous
des yeux efl un renfort qui va en diminuant jufqu’au
bout du groin, de manière qu’il femble que ce foit
deux têtes, dont la moitié de l ’une efl enchâffée dans
1 autre; qu au refie, la chair de ce cochon efl glaireufe
& a peu de goût. Cette notice me fait croire que
l ’animal que j’ai d’abord indiqué fous le nom de Sanglier
du cap Verd, parce que la tête nous avoit été envoyée
des terres voifines de ce C ap ; qu’enfuite je nomme
Sanglier d ’Afrique, parce qu’il exifle dans les terres du
cap de Bonne - elpérance, fe trouve aufli dans l ’île de
Madagafcar.
Dans le temps même que je revoyois la feuille précédente
& que j’en corrigeois l’épreuye pour l’impreflion,
il m’efl arrivé de Hollande une nouvelle Édition de mon
Ouvrage fur l ’Hifloire Naturelle, & j ’ai trouvé dans le
quinzième volume de cette édition, des additions très-
importantes , faites par M. Allamand, dont je viens de
parler. Quoique ce quinzième volume foit imprimé à
Amflerdam en 1 7 7 1 , je n’en ai eu connoiffance qu’au-
jourd’hui 2^ juillet 1 7 7 5 , & j’avoue que c ’efl avec la
plus grande fàtisfaélion que j’ai parcouru l’édition entière
qui efl bien fbignée à tous égards ; j’ai trouvé les notes
& les additions de M. Allamand, fl judicieufès & fi bien
écrites, que je me fais un grand plaifir de les adopter:
je les inférerai donc dans ce Volume de fùpplément,
à la fuite des articles auxquels ces obfèrvations ont rapport.
Je me ferais difpenfé de copier ce que l ’onvient
de lire ; j ’aurois même évité quelques recherches pénibles
& plufieurs difcuflions que j’ai été contraint de faire,
fi j ’avois eu plus tôt connoiffance de ce travail de M.
Allamand. Je crois que l ’on en fera aufïï fatisfait que
mo i, & je vais commencer par donner ici ce que ce
fàvant homme a dit au fujet du fanglier d’Afrique,