le pied de l ’arbre, il s’accroche ainfi avec fa longue griffe, lève
enfuite fon corps fort lourdement, & petit à petit, pofe l’autre;
patte, & continue de grimper ainfi. Tous ces mouvemens font
exécutés avec une lenteur & une nonchalance inexprimable. Si
on en élève dans les maifons, ils grimpent toujours fur' quelques-
poteaux ou même fur les portes, & ils n’aiment pas fe tenir à;
terre; fi on leur préfente un bâton lorfqu’ils font à terre, ils-
s’en failïffent tout de fuite, & montent jufqu’â l'extrémité, où,
ils fe tiennent fortement accrochés avec les pattes de devant, &
ferrent avec tout le corps l ’endroit où ils fe font ainli perchés..
lis ont un petit cri fort plaintif & langoureux qui ne fe fait pas;
entendre de loin (a).
On voit que le parefleux mouton Je M. Je la BorJe,.
efl: celui que nous avons appelé unau, & que fon parefleux
honteux efl Y ai, Jont nous avons-Jonné les defcriptions
& les figures tome X I I I , pages pp iy flânantes ; iy
planches i v , v iy V/.
M. Vofmaër, habile Naturaliffe & Direéteur des
Cabinets Je S. À . S. M.gr le Prince d’Orange, m’a
reproché Jeux chofes que j ’ai Jites; au fujet- Je ces
animaux; la première, fur la manière Jont ils fe laiflent
quelquefois tomber d’un arbre. Voici les expreffions
de M. Vofmaër.
O n doit abfolument rejeter fe rapport de M. de Buffon, qui.
prétend que ces animaux ( l’unau & l ’aï ) trop lents pour defcendre
de l ’arbre , font obligés de fe laiffer tomber, comme un- bloc;
ïorfqu’ifs veulent être à terre (b).
(a) Extrait des obfervations de M. de la Borde, Médecin du Roi à Cayenne.
fô)‘ Defcription d un-Parefleux pentadaétile de Bengale ,-pttge j * Arnjlerdam,
*767'
Cependant je n’ai avancé ce fait que fur le rapport
Je témoins oculaires, qui m’ont afluré avoir vu tomber
cet animal quelquefois à leurs pieds, & l ’on voit que le
témoignage de M. de la Borde, Médecin du Roi à
Cayenne, s’accorde avec ceux qui m’ont raconté le
fait, & que par eonlequent, l’on ne doit pas ( comme
le dit M. Vofinaër ) abfolument rejeter mon rapport à cet
égard.
L e fécond reproche efl mieux fondé. J ’avoue très-;
volontiers que j’ai fait une méprifè, lorfque j ’ai dit que
l’unau & l’aï n’avoient pas de dents, & je ne fais point
du tout mauvais gré à M. Vofmaër, d’avoir remarqué
cette erreur, qui n’eft venue que d’une inattention. J ’aime
autant une perfbnne qui me relève d’une erreur, qu’une
autre qui m’apprend une vérité, parce qu’en effet une.
erreur corrigée efl; une vérité.