A D D I T I O N
A Varticle du Cabiai, volume X I I , page 3 84.
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J. > o u s n avons que peu de chofès à ajouter aux faits
hiftoriques, & rien à la defcription très-exaéle que nous
avons donnée de cet animal d’Amérique, volume X I I ?
pages 384. & fulvantes, & que nous avons repréJénté,
planche x l i x du même volume. M. de la Borde nous,
a feulement écrit qu’il eft fort commun à la Guyane,
& encore plus dans les terres qui avoifinent le fleuve
de 1 Amazone, où le poiflon eft très-abondant t il dit,,
que ees animaux vont toujours par couple, le. mâle &
la femelle, & que les plus grands pèfent environ cent
livres. Ils fuient les endroits habités, ne quittent pas le
bord des rivières, & s’ils aperçoivent qudqtr’ùn , ils, fè
jettent à l ’eau, fans plonger comme les loutres, mais
toujours nageant comme les cochons, quelquefois néanmoins
ils fe laiffent aller au fond de l ’eau, & y relient,
meme aflez long-temps. On en prend.fouvent de jeunes,
qû on eleve dans les maifbns, où ils s’accoutument aife-
ment à manger du pain , du mil & des légumes, quoique
dans leur état de nature ils vivent principalement de
poiflon. Ils ne font qu’un petit ; ils ne font nullement
dangereux, ne fe jetant jamais ni fur les hommes ni fur
les chiens. Leur chair eft blanche, tendre & de fort
bon goût. C e dernier fait fèmble contredire ce que
difènt les autres relateurs, que la chair du cabiai a plutôt
le goût d’un mauvais poiflon que celui d’une bonne
viande. Cependant il fe pourrait que la chair du cabiai,
vivant de poiflon, eût ce mauvais goû t, & que celle
du cabiai, vivant de pain & de grain, fût en effet très-
bonne.
A u refte, comme nous avons eu à Paris cet animal
vivant, & que nous l’avons gardé long-temps, je fuis
perfùadé qu’il pourrait vivre dans notre climat; c ’eft par
erreur que j’ai dit, volume XI I , qu’il étoit mort de froid.
J ’ai été informé depuis, qu’il fupportoit fort bien le
froid de l’hiver, mais que comme on l ’avoit enfermé
dans un grenier, il fe jeta par la fenêtre & tomba dans
un baffin où il fe noya, ce qui ne lui ferait pas arrivé,
s’il n’eût pas été bleffé dans fa chute fur les bords du
baflïn,