à la marmotte, & cependant il en diffère.. . . . C’eft Kolbe qui le
premier a parlé de -cet animal, & a dit, qu’il reffemble mieux à
une marmotte qu’à un blaireau.
Nous adopterons donc la dénomination de marmotte
du C ap ,,& nous la préférerons à celle de cavia du Cap,,
parce que l ’animal dont il eft ici queftion , eft très-différent
du cavia ou cabiai. 1. Par le climat, le cavia ou cabiai
étant de l ’Amérique méridionale, tandis que celui-ci ne
fe trouve qu’en Afrique. 2.0 Parce que le nom de cavia
efl; un mot Brafilien, qui ne doit point être tranfporté
en Afrique, puifqu’il appartient au cavia qui efl le vrai
cabiai, & au cavia - cobaïa qui efl le cochon - d’inde.
3 .° Enfin parce que le cabiai efl un animal qui n’habite
que le bord des eaux , qui a des membranes entre les
doigts des pieds, tandis que la marmotte du Cap n’habite
que les rochers & les terres les plus sèches qu’elle peut
creufèr avec fès ongles (voye£ lafigure, pl. x x i x ) .
Le premier animal de cette efpèce, dit M. Vofmaé'r, qui ait
paru en Europe, a été envoyé à M. le Prince d’Orange, par M.
Tulbagh, & on en conferve la dépouille dans le cabinet de ce Prince.
La couleur de ce premier animal diffère beaucoup de celle d’un
autre qui eft arrivé depuis; il étoit aufli fort jeune & très-petit,
celui que je vais décrire, étoit,un mâle, & il m’a été envoyé par
M. Berg-meyer, d’Amfterdam__Le genre de vie de ces ahinlaux,
fuivant les informations qui m’en ont été données, eft fort trille,
dormant fou vent pendant la journée. Leur mouvement eft lent &
s’exécute par bonds. Mais dans leur état de Nature, peut-être eft-il
auffi vif que celui des lapins ; ils pouffent fréquemment des cris de
courte durée, mais aigus & petçans.
Je remarquerai en paflant, que ce caraétère rapproche
d e s A n i m a u x q u a d r u p è d e s . 179
encore cet animal de la marmotte, car on fait que nos
marmottes des Alpes font fouvent entendre un fiffiet
fort aigu.
O n nourriffoit en Hollande , cette marmotte du C a p , continue
M. Vofmaèr, avec du pain & diverfes fortes d’herbes potagères.
II eft fort vraifemblable que ces animaux ne portent pas long-temps
leurs petits, 'qu’ils mettent bas fouvent & en grand nombre. L a
forme de leurs pieds paroît auffi dénoter qu’ils font propres à fouir la
terre; cet animal étant mort à Amfterdam, je le donnai a M . Pallas
pour le difféquer.
II reffemble beaucoup pour la taille au lapin commun, mais il
eft plus gros & plus ramaffé: le ventre-eft fur-tout fort gros; les
yeux font beaux & médiocrement grands; les paupières ont en
deffous & en deflus, quelques petits poils courts & noirs, au-deffus
defqueis on en voit cinq ou fix auffi noirs, mais longs, qui fortent
à peu-près du coin de la paupière antérieure, & retournent en
arrière vers la tête. I f y a dépareilles mouftaches fur la lèvre fupé-
rieure vers le milieu du mufeau.
L e nez eft fans poil, n o ir , & comme divifé par une fine couture
qui defcend jufque fur la lèvre: les narines paroiffent comme un
cordon rompu au milieu : fous le mufeau, vers le gofier & fur les joues
on voit quelques longs poils noirs plus ou moins longs & tous plus
xoides que l ’autre poil ; des poils de même efpèce font femes de diftance
en diftance fur tout le corps... L e palais de la bouche a huit cannelures
ou filions profonds; la langue eft fort épaiffe, paffablement longue,
garnie de petits mamelons & ovale à fon extrémité. La mâchoire
fupérieure a deux dents fort longues, faillantes au-devant du mufeau
& écartées l’une de l’autre ; elles ont la forme d’un triangle alongé &
aplati. Les dents de la mâchoire inférieure font pofées au-devant du
mufeau, elles font coupantes, fort ferrées & au nombre de quatre;
elles font affez longues, plates & larges........Les dents molaires font
affez groflès, quatre en haut & quatre en bas de chaque côté; on en
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