entre le continent & les îles voifines de la côte, ayant la tête
appuyée fur la croupe les uns des autres, .& quand le chef de la
file eft fatigué, il fe retire pour fe repofer, & le plus vigoureux
prend fa place ( b ) .
Quelques gens ont penfé qu’on pourroit rendre
donîeftiques les cerfs de nos bois , en les traitant comme
les .Lappons traitent les rennes avec foin & douceur. Nous
pouvons citer à ce fùjet un exemple qu’on pourroit fitivre.
Autrefois il n’y avoit point de cerfs à l’Ifle-de-France,
ce font les Portugais qui en ont peuplé cette île. Ils font
petits & ont le poil plus gris que ceux d’Europe, defquels
néanmoins ils tirent leur origine. Lorfque les François
s’établirent dans l ’île , ils trouvèrent une grande quantité
de ces cerfs ; ils en ont détruit une partie, & le relie
s’elt réfugié dans les endroits les moins fréquentés.de l ’île.
On efl parvenu à les rendre domefliques, & quelques
habitans en ont des troupeaux (c).
Nous avons vu à l’École vétérinaire, une petite efpèce
de cerf qu’on nous a dit venir du cap de Bonne-efpé-
rance, dont la robe étoit femée de taches blanches,
comme celles de l’axis ; on lui donnoit le nom de C erf-
c o ch on , parce qu’il n’a pas la même légèreté de corps
& les jambes plus greffes que les autres animaux de "ce
genre. On en peut voir la figure (p lan ch e x v n i j . U
n’avoit que trois pieds quatre pouces & demi de long,
(b) Hiftoire Naturelle de la Norwège, par Pontoppidan. Journal étranger*
Juin iy j 6|
(c) Note communiquée par M. le vicomte de Querhoënt, à M.
de Buffon»
LE CEIÎLE - COCHON