mais moins tendre que celle des cochons domeffiques',
elle reffemble à celle du lièvre & n’a ni lard ni graiffe. Ils
ne font que deux petits, mais iis produifent dans toutes
les làifons. Il faut avoir foin, lorfqu’on les tue, d’ôter
la glande qu’ils ont fur le dos, cette glande répand une
Qdeur fétide qui donnèrent un mauvais goût à la viande.
M. de la Borde parle d’une autre efpèce de cochon
qui fe nomme Patlra, & qui fe trouve également dans le
continent de la Guyane ; je vais rapporter ce qu’il en
dit, quoique j ’avoue qu’il foit difficile d’en tirer aucune
conféquence, je le cite dans la vue que M. de la Borde
lui - même ou quelqu’autre Obfervateur pourra nous
donner des renlèfgnemens plus précis, & des defcriptions
un peu plus détaillées.
Le patira eft de la groffeur du pécari de la petite efpèce ; il en
différé par une ligne de poils blancs qu’il a tout le long de l’épine
du dos, depuis le cou jufqu’à la queue.
Il vit dans les grands bois, dont il ne fort point : ces animaux
lie vont jamais en nombreufes troupes, mais feulement par familles.
Ils font cependant très-communs, ne quittent pas leur pays natal.
On les chaffe avec des chiens, ou même fans chiens fi l’on ne
veut pas s’en fervir. Qnand les chiens les pourfuivent, ils tiennent
ferme, & fe défendent courageufement. Ils fe renferment dans des
trous d’arbres ou dans des creux en terre que les tatous-cabaffons
ont creufés, mais ils y entrent à reculons & autant qu’ils peuvent
y tenir, & fi peu qu’on les agace ils fortent tout de fuite. Et pour
les prendre à leur fortie, on commence par faire une enceinte avec
du branchage, enfuite un des chaffeurs fe porte fur le trou, une
fourche à la main pour les faifir par le cou à mefure qu’un autre
chaffeur les fait for tir, & les tue avec un fabre.
S’il n’y en a qu’un dans un trou, & que le chafTeur n’ait pas le
temps de le prendre, il en bouche la fortie & eft fûr de retrouver
le lendemain fon gibier. Sa chair eft bien fupérieure à celle des
autres cochons ; on les apprivoife aifément lorfqu’on les prend petits,
mais ils ne peuvent fouffrir les chiens qu’ils attaquent à tous momens.
Us ne font jamais plus de deux petits à la fois, & toutes les faifons
de l’année font propres à leur génération. Us fe tiennent toujours
dans des marécages à moins qu’ils ne foient tout-à-fait inondés.
Le poil du patira n’eft pas fi dur que celui du fanglier ou même
du cochon domeftique, ce poil eft comme celui du pécari, doux
& pliant. Les patiras Auvent leur maître lorfqu’ils font apprivoifcs;
ils fe laiffent manier par ceux qu’ils connoiffent, & menacent de la
tête & des dents ceux qu’ils ne connoiffent pas.