en fuite à coups de bec. II étoit amufant d’obferver les rufes & les
feintes qu’elle employoit pour tâcher de les furprendre.
4.° Quand à fa familiarité & aux grâces de fon badinage &
même à fon attachement, je n’ai rien avancé qui ne fe foit foutenu
jufqu’à fa fin prématurée. Seulement elle s’oublioit par fois dans la
chaleur de fes agaceries, & comme par tranfports elle ferroit un peu
trop les dents; mais la correélion opéroit d’abord l’amendement.
H faut lûrfqu’on la corrige, la gronder & la frapper poftérieurement
& jamais "vers la tête, ce qui les irrite.
5-° Elle n’a voit pas beaucoup gro iïi, & étoit probablement de
la petite efpèce; car lors de fon accident, c’eft-à-dire, ayant plus
de deux mois, tout fon corps gliffoit encore dans le même collier.
On trouve dans i’Hiftoire Naturelle de la Norwège,
par Pontoppidan, les obfervations fuivantes :
En Norwège, l’hermine fait fa demeure dans des monceaux de
pierres. C e t animal pourroit bien être de I’efpèce des belettes. Sa
peau eft blanche, à l’exception du cou qui eft taché de noir. Celles
de Norwège & de Lapponie, confervent leur blancheur mieux
que celles de Mofcovie, qui jauniffent plus facilement; & c’eft
par cette raifon que les premières font recherchées à Péterfbourg
même, L ’hermine prend des fouris comme les chats, & emporte
fa proie quand cela lui eft portible. Elle aime particulièrement les
oeufs, & lorfque la mer eft calme, elle parte à la nage dans les îles
voifines des côtes de Norwège, où elle trouve une grande quantité
d’oifeaux de mer. O n prétend qu’une hermine venant à faire des
petits fur une île , les ramène au continent fur un morceau de bois
qu’elle dirige avec fon mufeau. Quelque petit que foit cet animal,
il fait périr les plus grands, tels que l ’élan ,& l ’ours; il faute dans
l ’une de leurs oreilles pendant qu’ils dorment, & s’y accroche fi
fortement avec fes dents, qu’ils ne peuvent s’en débarra/fer. II
furprend de la même manière les aigles & les coqs de bruyère, fur
lefquels
lefquels il s’attache, & ne les quitte pas même Iorfqu’ils s’envolent,
que la perte de leur fang ne les farte tomber (hJ.
L e G R I S O N.
V oic i (pl. x x v ) une efpèce voifine de celle de la
belette & de l’hermine, & que nous ne connoiffions pas.
C ’eft encore M. Allamand qui en a donné le premier la
defcription & la figure fous le nom de Grifon, dans le
quinzième volume de l’édition de Hollande de mon
Ouvrage, & je ne puis mieux faire que de rapporter ici
cette defcription en entier :
J ’ai reçu, d it - il , de Surinam , le petit animal qui eft repréfenté
dans la planche VI I I ( c ) ;6 t dans la lifte de ce que contenoit la
caiffe où il étoit renfermé, il étoit nommé Belette grife, d’où j’ai
tiré le nom de Grifon, parce que j’ignore celui qu’on lui donne
dans le pays où il fe trouve, & qu’il indique affez bien fa couleur.
Toute la partie fupérieure de fon corps eft couverte de poils d’un
brun-foncé, & dont la pointe eft blanche; ce qui forme un gris
où le brun domine; mais le delfus de la tête & du cou eft d’un
gris plus clair, parce que là les poils font fort courts, & que ce
qu’ils ont de blanc égale en longueur la partie brune. L e mufeau,
tout le deffous du corps & les jambes, 'font d’un noir qui contrafte
fingulièrement avec cette couleur gr ife , dont il eft féparé de la
tête par une raie blanche qui prend fon origine à une épaule, &
parte pâr-dertous les oreilles, au-deflùs des yeux & du nez, 6c
s’étend jufqu’à l’autre épaule.
La tête de cet animal eft fort grolfe à proportion de fou corps;
fes oreilles qui forment prefque un demi-cercle, font plus larges
que hautes; fes yeux font grands: fa gueule eft armée de dents
(b ) Hiftoire Naturelle de la Norwège, par Pontoppidan. Journal étranger,
Juin ly ) 6•
( c ) Édition de Hollande, tome XV.
Supplément. Tome III . Y