1’h ô te l-d e -v ille ; dans une autre cinquante-quatre mille quatre
cents vingt-neuf, & une troifième fois quatre-vingts mille cent
trente-neuf. C e t animal habite en général les pays tempérés;
quand il eft irrité le coeur lui bat jufqu’à cent quatre-vingts fois
par minute; le poids du cerveau eft à celui de tout le corps,
comme 1 eft à 193.
Ces rats fe font des magalins, où ils placent jufqu’à douze livres
de grains. En hiver la femelle s’enfonce fort avant dans la terre.
C e t animal eft courageux, il fe défend contre les chiens, contre
les chats, contre les hommes : il eft naturellement querelleur, ne
s’accorde pas avec fon efpèce, & tue quelquefois dans fa furie fa
propre famille. II dévore fes femblables Iorfqu’ils font plus-foibles,
auffi-bien que les fouris & les oifeaux, & il vit avec cela de toutes
fortes d’herbes, de fruits & de grains. Il boit peu, la femelle fort
plus tard que le mâle de fa retraite d’hiver ; elle porte quatre
femaines & fait jufqu a fix petits, II ne faut que quelques mois
pour que les petites femelles deviennent fécondes. L ’efpèce de rat
qu’011 npmme Iltis(h), tue le harrçfter.
Quand l’animal eft dans fon engourdiffement, on n’y obferve
ni refpiration, ni aucune forte de fentiment. L e coeur bat néan-
mqins environ quinze fois par mjnutç ; comme on s’en aperçoit en
ouvrant la poitrine; Iefang demeure fluide, les inteftins immobiles
ne font pas irritables; le coup éleétrique même ne réveille pas
l’animal, tout eft froid en lui; au grand air il ne s’engourdit jamais.
M. Sulzer rapporte par quels degrés ij paffe pour fortir
de Ion engourdiffiement,
C e t animal n’a guère d’autre utilité que celle de détruire les
fouris; mais il fait bien plus de mal qu’elles f i j .
Nous euffions déliré que M. Sulzer eût indiqué
(h) L*@tis déligne le Putois & non pas un Rat, comme le dit ici l'Auteur.
(i) Oblèrvations fur le Rat de blé, par M. Sulzer. Galette de Littérature,
f j Septembre 1.774,
précifement
précifément le degré de froid ou de manque d’air auquel
ces animaux s’engourdiffent, car nous répétons ici affirmativement
ce que nous avons dit volume XI I I , page 12ƒ ,
que dans une chambre fans feu où ii geloit affez fort
pour y glacer l’eau, un hamfter qui y étoit dans une
cage, ne s’engourdit pas pendant l’hiver 1763. On va
voir la pleine confirmation de ce fait dans les additions
que M. Ailamand a fait imprimer à la fuite de mon
Ouvrage, & que je viens de recevoir.
A D D I T I O N de l ’Éditeur Hollandois.
L e H A M S T E R *
L E Hamfter eft un quadrupède du genre des fouris, qui parte
l’hiver à dormir, comme les marmottes. Il a les jambes baffes, le
cou court, la tétè.un peu greffe, la bouche garnie de mouftaches
des deux côtés , les oreilles grandes & prefque fans poil, la queue
courte & à demi-nue, les yeux ronds & fortant de la tête, le poil
mêlé de roux, de jaune, de blanc & de noir ; tout cela ne lui donne
pas la figure fort revenante. Ses moeurs ne le rendent pas plus
recommandable. H n’aime que fon propre individu, & n’a pas une
feule qualité fociable. II attaque & dévore tous les autres animaux
dont il peut fe rendre maître, fans excepter ceux de fa propre race.
L ’inftinét même qui'Ie porte vers l’autre fexe, ne dure que quelques
jours, au bout defquels fa femelle n’éprquveroit pas un meilleur
fort, fi elle ne prenojt pas la précaution d’éviter la rencontre de
fon ingrat, ou de le prévenir & de le tuer la première. A ces
qualités odieufes, la Nature a néanmoins fu en allier d’autres, qui,
fans rendre cet animal plus aimable, lui font mériter une place
* Cet article eft d’un Auteur anonyme , & fe trouve tome X I I I , rage 6y
d e rjriiftoiré Naturelle, édition de Hollande.
Supplément. Tome I II . « A a