M. Vofmaër, Dire&eur des Cabinets d’Hiftoire
Naturelle de S. A . S. M. le Prince d’Orange, a mis
une note, page d, de la defcription d’un écureuil
volant. AmJIerdam, 17 fy , dans laquelle il dit;
Le coefcoes eft le bofch ou leurfrult des Indes orientales, lephi-
lander de Seba, & le didelphis de Linnæus. Le favant M. de Buffon,
volume X ,page 28g., nie abfolument fon exiftence aux Indes
Orientales, & ne l’accorde qu’au nouveau monde en particulier.
Nous pouvons néanmoins aflurer ce célèbre Naturalise, que Valentin
& Seba ont fort bien fait de placer ces animaux, tant en
Allé qu’en Amérique. J’ai moi-même reçu l’été dernier, des
Indes orientales le mâle & la femelle. La même efpèce a auffi été
envoyée à M. le Doéleur Schlo/Ter, à Amfterdam, par un ami
d’Amboine; quoique pour moi je n’en connoilfe pas d’autres que
ceux-ci, de forte qu’ils ne font pas fi communs. La principale
différence entre le coefcoes des Indes orientales, & celui des Indes
Occidentales, conlifte, fuivant mon obfervation, dans la couleur
4u poil, qui, au mâle des Indes orientales, eft tout-à-fait blanc,
un peu jaunâtre. Celui de la femelle eft un peu plus brun, avec
une raie noire ou plutôt brune fur le dos. La tête de celui des
Indes orientales eft plus courte, mais le mâle me paroît l’avoir
un peu plus longue que la femelle. Les oreilles, dans cette efpèce,
font beaucoup plus courtes qu’à celle» des Indes occidentales. La
defcription de la fécondé efpèce, dont parle auffi Valentin, eft
trop diffufe pour pouvoir s’y rapporter avec quelque certitude.
Je ne doute pas que M. Vofmaër n’ait reçu des
Indes orientales, des animaux mâles & femelles fous le
nom de coefcoes, mais les différences qu’il indique lui-
même entre ces coefcoes & les farigues, pourraient
déjà faire penfer que ce ne font pas des animaux de
même efpèce. J ’avoue néanmoins que la critique de
M. Vofmaër ell jufte, en ce que j’ai dit, que les trois
philanders de Seba n’étoient que le même animal,
tandis qu’en effet le troifième, c ’e fl-à -d ir e , celui de
la planche x x x i x de Seba ell un animal différent, &
qui fè trouve réellement aux Philippines, & peut-être
dans quelques autres endroits des Indes orientales, où
il eft connu fous le nom de coefcoes ou cufcus ou cufost
J ’ai trouvé dans le voyage de Chriftophe Barchewitz,
la notice fuivante.
Dans I’île de. Lethy, il y a des cufcus on cufos, dont la chair
a à peu-près le goût de celle du lapin. Cet animal reffemblé
beaucoup polir la couleur à une marmotte; les yeux font petits,
ronds & brillans, les pattes courtes & la queue qui eft longue,
eft fans poil. Cet animal faute d’un arbre à un autre comme un
écureuil, & alors il fait de fa queue un crochet, avec lequel il
fe tient aux branches pour manger plus facilement les fruits. II
répand une odeur défagréable qui approche de celle du renard.
II a une poche fous le ventre, dans laquelle il porte fes petits,
qui entrent & fortent par-deffous la queue de l’animal. Les vieux
fautent d’un arbre à l’autre en portant leurs petits dans cette
poche (b).
II paraît, par le caraétère de la poche fous lé ventre
& de la queue prenante, que ce cufcus ou cufos des Indes
orientales , eft en effet un animal du même genre que
les philanders d’Amérique, mais cela ne prouve pas
qu’ils foient de la même efpèce d’aucun de ceux du
nouveau continent. C e feroit le feul exemple d’une
(b) Voyage de Barchewitz. Erfurt, 17 5 r , pag. 532,