parce qu’elle a quinze lignes de diamètre à fou origine, & fit'
lignes de diamètre au bout coupé. En mai-chant il porte la queue
haute &- un peu courbée. Le tronçon eft revêtu d’un tell offeux
comme fur le corps. Six bandes inégales par gradation, commencent
ce tronçon ; elles font compofées de petites pièces hexagones irrégulières.
La tète a trois pouces dix lignes de long, & les oreilles
un pouce trois lignes. L’oeil,au lieu d’être enfoncé, comme il elt
dit dans l’Hiftoire Naturelle, eft à la vérité très-petit, mais le globule
eft eleve & tres-mafque par les paupières qui le couvrent. Son-
corps eft fort gras, Sc la peau forme des rides fous le ventre; il y
a fur cette peau du ventre nombre de petits tubercules, d’où partent
des poils blancs allez longs, & elle reffemble à celle d’un dindon
plume. Le tell, fur la plus grande largeur du corps, a lix pouces
fept lignes. La jambe de devant a deux pouces deux lignes, celle
de derrière trois pouces quatre lignes. Les ongles de la patte de
devant font très-longs; le plus grand a quinze lignes, celui de
côté quatorze lignes, le plus petit dix lignes; les ongles de la
patte de derrière ont au plus fix lignes. Les jambes font couvertes
d’un cuir écailleux jaunâtre jufqu’aux ongles. Lorfque cet animal
marche, il fe porte fur le bout des ongles de fês pattes de devant;
fa verge eft fort longue, en la tirant elle a fix pouces fept lignes
de long, fur près de quatre lignes de groffeur, en repos, ce qui
doit beaucoup augmenter dans l’éreélion. Quand cette verge s’alonge
d’elle - même, elle fe pofe fur le ventre en forme de limaçon,
lailfant environ une ligne ou deux d’efpace dans lès circonvolutions.
On m’a dit, que quand ces animaux veulent s’accoupler, que la
femelle fe couche fur le dos pour recevoir le mâle. Celui dont
il eft quellion n’étôit âgé que de dix-huit mois.
M. de la Borde, rapporte dans fes obfervations, qu’il
{e trouve à la Guyane deux efpèces de tatous ; le tatou
noir qui peut pefer dix-huit à vingt livres, & qui eft le
plus grandi l ’autre dont la couleur eft brune ou plutôt
gris-de-fer, a trois griflfes plus longues les unes que les
autres ; fa queue eft mollafle, fans cuirafte, couverte
d’une fimple peau fans écaille; il eft bien plus petit
que l’autre & ne pèfe qu’environ trois livres.
Le gros tatou, dit M. de la Borde, fait huit petits & même
jufqu a dix dans des trous qu’il creufe fort profonds. Quand on veut
le découvrir, il travaille de fon côté à rendre fon trou plus profond,
en defcendant prefque perpendiculairement. Il ne courf que la
nuit, mange des vers de terre, des poux de bois & des fourmis;
fa chair eft allez bonne à manger & a un peu du goût du cochon
de lait. Le petit tatou gris-cendré, ne fait que quatre ou cinq
petits, mais il fouille la terre encore plus bas que l’autre, & il
eft aulïï plus difficile à prendre; il fort de fon trou pendant le
jour quand la pluie l’inonde, autrement il ne fort que la nuit.
On trouve toujours ces tatous feuls, & l’on connoît qu’ils font
dans leurs trous lorfqu’on en voit fortir un grand nombre de
certaines mouches qui fuivent ces animaux à l’odeur. Quand on
creufe pour les prendre, ils creufent auffi de leur côté, jetant
la terre en arrière, & bouchent tellement leurs trous qu’on ne
fauroit les en faire fortir en y faifant de la fumée. Us font leurs
petits au commencement de la faifon des pluies.
Il me paroît qu’on doit rapporter le grand tatou noir,
dont parle ici M. de la Borde, au eabalfou, dont nous
avons donné la figure, tome X , planche x l i , qui eft en
effet 1e plus grand de tous les tatous; & que l’on peut
de même rapporter le petit tatou gris-de-fer au tatueiler
quoique Al. de la Borde difè que fa queue eft fans
cuirafte, ce qui mériteroit d’être vérifié.
Nous donnons encore ici ( planche l v i 11) la figure
d’un tatou à neuf bandes mobiles & à très-longue queue..