l’affiche, animal inconnu à tous les Naturalijles ; & il
l ’étoit en effet. Un autre tout pareil eft encore actuellement
vivant à Paris, chez M. Chauveau, qui l’a amené
^e la nouvelle fffpagne, & M, Meffier, Aflronome de
l ’Académie des Sciences, l’a nourri pendant deux ou
trois ans.. C ’eft celui dont nous donnons ici la figure
(ptanche h ) , & que nous croyons être le vrai kinkajou.
M. Chauveau penfoit que ee pouvoit être un acouchi ou
un coati ; il dit, qu’à la vérité il n’a ni le nez alongé ni
la queue annelée du coati, mais qu’il a d’ailleurs le même
po il, les mêmes membres, le même nombre de doigts,
& fur-tout des dents canines pareilles, A telles que M,
Perrault les a fait deffiner pour le coati, c ’eft-à-dire,
anguleufes & cannelées ftir les trois faces. M. Chauveau
avoue qu’ il diffère encore du coati par fa queue prenante,
avec laquelle il fe fufpend & s’accroche à tout ce qu’il
rencontre lorfqu’il veut delcendre.
II ne la redreiïe même, d it - il, que quand fes. pieds font affurés,
il s’en fert heureufement pour faifir & approcher de lui les cliofes-
auxquelles il ne peut atteindre ; il fe couche Sc dort des qu il voit
le jou r, & s’éveille à l’approche de la nuit. Alors il eft d’une
vivacité extraordinaire. II grimpe avec une grande facilite, Sc furete
par-tout. II arrache tout ce qu’il trouve, foit en jouant, foit erç
cherchant des infectes, fans cela on pourrait le laiffer en liberté ;
& même avant d’être en France on ne l’attachoit pas du to u t, il
fortoit & alloit où il voulbit pendant la nuit, & le lendemain
matin on le retrouvpit toujours couché à la même plaçe; on vient
à bout de l’éveiller en l’excitant pendant le jo u r , mais il femble
que le foleil ou fa réverbération l’effraie ou le fuffoque. II eft allez
carefîant, fans cependant être docile, il fait feulement diûinguer