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commun Fallov-Deer, & le chevreuil en Érafle; mais indépendamment
de cette première efpèce de daims, il y a maintenant le daim
axis, le daim noir, le daim fauve & le daim blanc; le mélange de
toutes ces couleurs, fait que dans les parcs il fe trouve de très-
belles variétés ( d ) .
Ii y avoit, en 1 7 6 4 , à la ménagerie de Ver/àilles,
deux daims Chinois, l’un mâle & l’autre femelle, ils
n’avoient que deux pieds trois ou quatre pouces de
hauteur; le corps & la queue étoient d’un brun-minime,
le ventre & les jambes fauve-clair, les jambes courtes,
le bois large, étendu & garni d’andouillers : cette efpèce
plus petite que celle des daims ordinaires & même que
celle de l ’axis, n’efl peut-être néanmoins qu’une variété
de celui-ci, quoiqu’il en diffère en ce qu’il n’a pas de
taches blanches, mais on a obfèrvê qu’au lieu de ces
taches blanches il avoit en .plufieurs endroits quelques
grands poils fauves, qui tranchoient vifiblement fur le
brun du corps; au refie, la femelle étoit de la même
couleur que le mâle, & je préfume que la race pourrait
non-feulement fe perpétuer en France, mais peut-être
même fe mêler avec celle de l’axis, d’autant que ces.
animaux font également originaires de l ’orient de l ’Afie-
Du C H E V R E U I L .
J ’ a i dit en p lu fieur s end ro its d e m o n O u v r a g e , q u e
dans les animaux l ib r e s , le fa u v e , le brun & le gr is fo n t
(d) Lettres- de M. Colinfon à M. de Buflfon, Londres, j décembre 176$
iX 21 novembre >76%,
n
d e s A n im a u x q u a d r u p è d e s . 125
les couleurs ordinaires, & que c ’efl l’état de domeflicité
qui a produit les daims blancs, les lapins blancs, &c.
Cependant la Nature feule produit auffi quelquefois ce
même effet dans les animaux fàuvages. M. l’abbé de la
Yillette, m’a écrit, qu’un particulier des terres de M.
fon frère, fituées près d’Orgelet en Franche-comté,
venoit de lui apporter deux chevrillards, dont l ’un étoit
de la couleur ordinaire, & l ’autre qui étoit femelle, étoit
d’un blanc de lait, & n’avoit de noirâtre que l ’extrémité
du nez. & les ongles (e).
Dans toute l’Amérique fèptentrionale, on trouve'des
chevreuils femblables à ceux d’Europe, ils font feulement
plus grands, & d ’autant plus que le climat devient plus
tempéré. Les chevreuils de la Louifiane, font ordinairement
du double plus gros que ceux de France ( f ) .
M. de Fontenette, qui m’a affuré ce fait, ajoute, qu’ils
s’apprivoifènt aifément. M. Kahn dit la même chofè ; il
cite un chevreuil qui alloit pendant le jour prendre fà
nourriture au bois & revenoit le loir à la maifbn (g) ; mais
dans les terres de l’Amérique méridionale, il ne laide
pas d’y avoir d ’affez grandes variétés dans cette efjaèce.
M. de la Borde, Médecin du Foi à Cayenne, dit;
Qu ’on y connoît <] uatre efpèces de cerf, qui portent indiftindlement,
(e) Extrait d’une lettré écrite par M. I’abbé de la Viliette à M. de
Buffon, datée à Lons-le-Saunier, le 17 juin 1773.
( f ) Extrait d’une lettre écri.e à M. de Buffon par M. de Fontenette,
Médecin du Roi à la nouvelle Orléans, 2 0 oâobre 17 5 0.
(g) Voyage de Pierre Kalm. Coiting. 17 57, tome H» S J ’**